Qui est responsable?

3ème dimanche de carême

 

 

 

Exode 3, 1-15 ;  1 corinthiens 10, 1-12 ; Luc 13, 1-9

 

 

Qui est responsable? Tel est le point de départ d’une réflexion du Christ à l’égard de ses disciples. Une descente de police a fait plusieurs victimes ! Un mur s’est effondré, 18 morts ! A qui imputer la responsabilité ? Comme pour chacun de nous, dès qu’une catastrophe ou un malheur s’abattent, les apôtres cherchent un responsable ! Il faut des coupables dirions-nous aujourd’hui.

Les professionnels de la santé, les responsables d’entreprise le savent bien… eux à qui l’on impute toutes les misères du monde… Jusqu’au milieu du 20ème siècle l’on s’est posé la question du mal et de son origine dans l’humanité, on s’interrogeait davantage sur les origines… jusqu’à un retournement du regard et de la question, après 1945. Nous devons ce retournement à Hans Jonas, à quelques philosophes et religieux de l’époque. Il ne suffit pas de rechercher les causes, même si cela est nécessaire. La question que chacun et tous ensemble devons nous poser : devant ce mal, quel qu’il soit, qu’est-ce que moi, je fais, qu’est-ce que nous, humains solidaires, nous faisons pour remédier tout à la fois aux causes et aux conséquences de ce mal.

 

Il semble logique de désespérer devant l’humanité qui n’arrive pas à faire la paix, qui n’arrive pas à vaincre la famine, la maladie… tout au moins pas aussi vite et radicalement que nous le souhaiterions… alors nous avons envie de jeter la cognée contre cet arbre qui se refuse à donner à tous tout le bonheur que l'on attend. L’évangile de ce dimanche est éloquent : il nous invite à la patience… mais aussi iI demande de mettre un peu de fumier au pied de l’arbre,  pour lui donner quelques chances de produire de bons fruits. N’aurions nous pas, nous aussi, à bécher autour de l’arbre de l’humanité, à y enfouir un peu de bon fumier, afin que l’humanité nouvelle produise de bons fruits.

 

Si le bon Dieu était aussi rapide que nous à désigner les coupables et à les éradiquer de la surface de la terre, il y a longtemps due l’humanité n’existerait plus… mais il espère encore et toujours, il donne toujours sa grâce, espérant que nous produirons de bons fruits. Qu’attendons-nous pour renouveler la sève intérieure ?