Témoins du Ressuscité
Dimanche de Pâques
Actes des apôtres 10,34-43 ; Colossiens 3, 1-4 ; Luc 24, 13-35
Lorsque la vie s’arrête, les dernières traces de celui qui fut vivant sont mises en terre. Et les proches viennent se recueillir sur la tombe, se souvenir… Il en fut probablement ainsi pour Jésus : après sa mort, on est venu sur sa tombe pour honorer sa mémoire.
Chapelle de Zuydcote (F-59)Lorsque les disciples mettront par écrit le contenu de leur catéchèse pour les premiers chrétiens, sous forme d’Evangile Bonne Nouvelle, ils parleront d’un tombeau vide. Les modernes que nous sommes discuteront longtemps encore pour savoir ce qui s’est passé. Or il vaudrait la peine de se demander : « pourquoi les disciples nous racontent-ils cette histoire ? »
Ce que nos esprits veulent savoir, c’est la réalité matérielle des faits… Or ce dont les disciples témoignent c’est de la transformation de leur regard et de leur vie : le sens, l'interprétation, la direction qu'ils donnent à la vie de Jésus et à leur propre vie. Certains disaient tout haut « c’était un homme bien, mais maintenant c’est fini ! », et beaucoup le pensaient. Voici que dans leur méditation, revenant sur les faits, ils apprennent à reconnaitre le chemin de Dieu parmi nous, un chemin tortueux, non à cause de Dieu mais à cause de nous : ce chemin s’appelle amour, pardon, renaissance, reconnaissance de l’homme exclu, humilié, considéré comme rien. Tel est l'amour de Dieu pour nous manifesté en Jésus. Pour comprendre cela ils se réfèrent aux Ecritures sacrées.
La manière de parler de la transformation en eux, du changement de regard se résume dans le récit d’un tombeau vide. Ils sont 4 évangélistes à nous parler de ce tombeau trouvé vide. C’est l’un des langages qu’ils ont trouvé pour dire « ce n’est pas là que çà se passe ! Ce n’est pas là que vous trouverez Jésus ».
C’est en allant en Galilée, au carrefour des nations, qu’ils deviendront les témoins de Jésus vivant. C’est en sortant de nos tombeaux, de notre passé que se trouve
Ce n’est donc pas en nous enfermant dans les églises à réciter des prières en latin, dans une langue morte, qui nous serons les témoins vivants du Christ ressuscité. Que cela fasse chaud au cœur, soit ! Mais comme l’écrit Paul : « Celui qui parle en langues ne parle pas aux hommes, mais à Dieu et personne ne le comprend. Mais celui qui prophétise parle aux hommes, il édifie, exhorte, encourage…Combien je préfère que vous prophétisiez ! … Je préfère dire cinq paroles intelligibles, pour instruire, plutôt que dix mille en langues. (1 corinthiens, ch 14).
Vivez donc en ressuscités, témoins vivants du Christ, en paroles intelligibles et en actes.