La fête chrétienne de Pentecôte trouve son origine ans la fête juive ‘fête des semaines’ ou Chavouoth, 50 jours après la Pâque. La fête de Chavouoth plonge ses racines dans une fête agraire où s’exprimait la reconnaissance envers Dieu pour les biens accordés, en particulier les récoltes. Se faisait alors l’offrande des prémices, les premiers fruits du travail de la terre.

 

Pour le peuple juif, le don le plus grand que Dieu ait fait fut le don de la Torah, la Loi remise à Moïse sur le mont Sinaï et l’Alliance reçue par le Peuple hébreu. Aussi Chavouoth rappelle les sept semaines durant lesquelles le peuple se prépare à recevoir le don de la Loi d’Alliance.

 

Rapeler ces racines peut aider à entendre la dimension symbolique de la fête chrétienne : les 50 jours entre Pâques et Pentecôte signifiant le temps où la première Eglise mais aussi les croyants d’aujourd’hui se préparent à recevoir l’Esprit de Dieu qui les fait peuple de l’Alliance et envoyés au monde annoncer la Bonne Nouvelle de l’Amour de Dieu pour tous.

 

L’évangile de ce dimanche est tiré de la grande prière de Jésus telle que saint Jean nous l’a écrite. Jésus s’adresse à ses disciples, il leur annonce la venue d’un conseiller. Le mot "paraclet" (parfois non traduit en français) est un terme juridique pour signifier « celui qui est appelé auprès de…  ». Jésus demande au Père le don de ce conseiller, défenseur, celui qui aidera à trouver et comprendre les mots de Jésus pour continuer la mission qu’il nous confie et faire les œuvres qu’il attend de nous. Le contexte dans lequel l’Esprit-Saint est appelé est celui d’une période troublée, où les disciples sont appelés à se défendre et à défendre Jésus à la face du monde. « Ayez confiance ; recevez ma paix ; celui qui m’aime, mon Père l’aimera et nous viendrons à lui, et nous établirons chez lui notre demeure ».

 

Dans la seconde lecture, ch 2 du livre des Actes, nous voyons deux groupes sans aucun rapport entre eux, amenés à se rencontrer, à se parler. D’un côté le groupe qui a suivi Jésus et demeurait enfermé, entre eux, de l’autre, une foule de gens de toutes nationalités qui pèlerinaient à Jérusalem pour la fête. Le don de l’Esprit se caractérise par la Parole qui se donne en toutes langues et par le fait qu’elle soit reçue. "Tous, ils entendaient annoncer chacun dans sa langue, les merveilles de Dieu".

 

Puissions-nous aujourd’hui aussi proclamer ces merveilles, dans les églises et assemblées de prière, mais aussi et surtout sur les places publiques et auprès des femmes et des hommes du XXIème siècle, pour qui la langue religieuse est devenue langue étrangère. Apprenons donc à leur parler dans leurs langues et leurs cultures, ainsi se réalisera la nouvelle Pentecôte.

 

 

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Veni Creator Spiritus

 

Viens, Esprit Créateur, visite l'âme de tes fidèles,

emplis de la grâce d'En-Haut les cœurs que tu as créés.

 

Toi qu'on nomme le Conseiller, toi, le don du Dieu très-haut,

source vive, feu, charité, invisible consécration.

 

Tu es l'Esprit aux sept dons, le doigt de la droite du Père,

l'Esprit de vérité promis, toi qui inspires nos paroles.

 

Enflamme-nous de ta lumière, emplis nos cœurs de ton amour,

affermis toujours de ta force la faiblesse de notre corps.

 

Repousse l'ennemi au loin, donne-nous ta paix sans retard,

sous ta conduite et ton conseil, nous éviterons toute erreur.

 

Fais-nous connaître Dieu le Père, révèle-nous le Fils,

et toi, leur commun Esprit, fais-nous toujours croire en toi. Amen.

 

Hymnes, liturgie des Heures