Fête du Corps et du Sang du Christ
Le pain distribué à tout le monde
Genèse 14, 18-20 ; 1 Corinthiens 1 23-26 ; Luc 9, 11-17
Cinq pains et deux poissonsLes trois lectures de ce dimanche ont été choisies en fonction de la fête : le Corps et le Sang du Christ, appelée aussi fête du Saint Sacrement. La lettre de Paul est le plus ancien témoignage que nous ayons concernant la phrase de Jésus, bien avant que ne soient mis par écrit les évangiles : « Ceci est mon Corps qui est pour vous ; faites cela en mémoire de moi. Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi.» Nous devrions prendre le temps de méditer ce que signifie se donner tout entier pour ceux que l'on aime.
L’évangile de ce jour est l’un des six récits évoquant « Jésus qui rassasie une foule ». Dans le déroulement de son évangile, Luc situe ce moment en Galilée, peu avant que Jésus ne monte à Jérusalem. Comme Marc, il signale que c’est après le retour des disciples d’une « mission » dans les villages aux environs que les gens viennent vers Jésus. La disposition du choeur montre que le célébrant se situait face à l'assemblée chrétienneCes foules dispersées, Jésus les rassemble pour qu’elles deviennent un seul corps, une seule famille. Tel est aussi le sens de l’eucharistie, le moment où les chrétiens dispersés dans leurs lieux de vie se rassemblent pour devenir Corps du Christ visible, présence réelle de Dieu à l’humanité souffrante. Ce texte est immédiatement suivi par l’annonce de la mort/résurrection de Jésus, comme si Luc laissait entrevoir
Dans l’évangile de ce jour, Luc relève un détail concernant la distribution du pain : « Jésus donnait les pains aux disciples pour qu’ils les distribuent à tout le monde ». Les dons de Dieu, que ce soit hier, que ce soit aujourd’hui, il appartient aux disciples de les distribuer aux hommes autour d’eux. Je ne puis m’empêcher de penser à quelques lectures faites cette semaine : comment des chrétiens sensibilisés par des associations se rendent proches d’une cinquantaine de Roms qui ont atterri près de la commune. Je pense aussi à ces réfugiés à Calais pour qui l’on prépare la soupe chaque jour. Avant les élections ils n’étaient plus que 30 à quémander un peu de pain. Maintenant ils sont relâchés dans la nature, les cadas faisant relâche et ils sont à nouveau près de 350 chaque jour. Je pense aussi à cette société importatrice de café, qui pendant 2 ans a essayé d’affamer les producteurs éthiopiens. Je pense encore au témoignage de coopérants en Israël et en Côte d’Ivoire, je pense au Darfour… Comment puis-je dire « Notre Père… donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien » et rester prudemment à distance des attentes du monde… pour que les disciples les distribuent à tout le monde, cela reste encore à faire. Le sacrement de la présence réelle de Dieu aux hommes est celui du partage du pain.