Fête de Saint Jean, le baptiste
Que sera donc cet enfant ?
Isaïe 49, 1-6 ; Actes des apôtres 13, 22-26 ; Luc 1, 57-80
L’évangile de ce jour reprend une partie du récit concernant la conception et naissance de Jean le baptiste. Luc a écrit ce récit entrelacé avec d’autres récits autour de l’annonce et de la naissance de Jésus.
Le choix du nom de Jean par Zacharie est entouré de phénomènes mystérieux. Faut-il lire ce récit au premier degré, faut-il lire au second degré? Faut-il faire le tri entre le vrai, le vraisemblable et le douteux ? Ce serait une erreur de lecture que d’agir ainsi, comme si l’auteur était un de nos contemporains. Ce serait aussi une erreur de lecture que de s’arrêter à une lecture littérale, sans chercher pourquoi l’écrivain Luc aurait construit ainsi le récit.
Tout d’abord, Luc est de son temps quand il expose la vie de Jean et de Jésus. Il fait comme les biographes de son temps, il entoure le récit de clins d’œil de
Une naissance entourée de merveilleux est signe de l’importance du bénéficiaire de ce merveilleux. On trouve plusieurs fois dans
Jean baptiste sera homme de sagesse et de prière, grand prédicateur de Dieu reconnu par les foules et condamné par la grâce des princes (Hérode). Jésus sera aussi homme de sagesse, de prière, guérisseur et proche des pauvres, reconnu par les foules. Lui aussi sera condamné par la grâce des princes de ce monde (Pilate et ses alliés Hérode, Caïphe). Pour Luc il est clair que celui qui fut condamné par les hommes, c’est pourtant lui que Dieu a choisi pour porter sa Parole. Mais cette Parole est trop dérangeante pour les gens du pouvoir.
La trajectoire humaine, humanitaire d’un Dieu qui se fait homme et celle d’un baptiste, qui prêchent justice, égalité fraternité et humilité devant Dieu, cette trajectoire conduit à la répression et à la mort. Mais ceci est de tous les temps.
Ne jugeait-on pas cette semaine pour blasphème envers les forces de l’Ordre, deux hommes qui passent leur vie à soulager les réfugiés de Calais. Cela se passait au tribunal de Boulogne-sur-Mer, dont la renommée n’est plus à faire. Je reste persuadé que si le chef des forces de l’Ordre avait ordonné à ses troupes de nourrir les miséreux, elles l’auraient fait avec plaisir, comme œuvre humanitaire. Mais il leur était demandé de faire taire. Ce n’est pourtant pas d’aujourd’hui qu’on entend cette parole « donnez-leur vous-même à manger » Matthieu 14,16. Et Jean Baptiste n'invitait-il pas les militaires à éviter les excès de zèle ? (Luc 3,14). Fêtons Jean et les feux de