Apprends-nous à prier

17ème dimanche ordinaire

 

Genèse 18, 20-32 ; Colossiens, 2, 12-14 ; Luc 11, 1-13.

 

Un jour, quelque part, Jésus était en prière… Quand il eut terminé, un des disciples demanda : « Apprends-nous à prier, comme Jean-Baptiste l’a appris à ses disciples… »

 

Telle est l’introduction faite par Luc pour introduire à la prière de Jésus. Dans ce récit, peu importe le temps : un jour ; peu importe le lieu : quelque part ! Ce qui est mis en  valeur, c’est la relation établie entre Jésus et ses disciples. Le désir de prier est né du témoignage porté par quelqu’un, par Jésus, de sa relation à Dieu. Pourtant Jésus n’invite pas à prier de manière ostensible : entre chez toi, dans ta chambre, précise Matthieu. Souvent Jésus se met lui-même à l’écart pour prier. Pourtant cette relation avec le Père laisse transparaître quelque chose, et cela a été perçu par les disciples. C’est à cette relation que les disciples souhaitent être initiés.

 

Il existe au cœur de bien des hommes le désir de se tourner vers ce quelqu’un qu’on nomme Dieu, un Dieu qu’on ne connait pas trop, dont on dit qu’il est « au-dessus de nous ». Notre mot Dieu actuel ne vient pas de la Bible, il dérive, par la langue latine, du mot grec Zeus (Zeus>deus>dieu). La philosophie grecque et ses héritiers thomistes définissent Dieu comme l’immuable, le tout-puissant, l’au-delà de tout, le plus-que-parfait de tout, le tout-autre, etc.

 

Rien de tout cela pour Jésus. L’écoute de la Bible lui avait enseigné plusieurs noms, Elohim, Adonaï, el Shaddaï, Yahvé, mais Jésus préfère ne retenir que ce mot Père : quand tu pries dit “Abba, Père…”. Cela exprime une relation filiale, de crainte et de respect mais certainement pas de peur comme l’ont fait croire des générations de théologiens et prédicateurs, et la prière s’ensuit sous forme de vœu et non de demande : « que ton  nom soit sanctifié, reconnu comme Saint, merveilleux, par toute la terre… que tu sois connu et reconnu par toute la terre, que tous respectent ta volonté.

 

Alors seulement, dans une seconde partie vient la demande, et cette demande concerne la vie, la vie quotidienne dont l’essentiel est résumé dans le pain et le pardon. Cette prière se conclut par un regard vers l’avenir. En effet dans notre marche au cœur du monde, la tentation et le mal rôdent…

comme un lion cherchant sa proie. Nous sommes des proies faciles pour le Malin qui cherche à nous éloigner de Dieu et du prochain.

 

Il vaut donc la peine de regarder notre propre relation à Dieu le Père. Est-elle de confiance, d’amour et de sympathie ? Notre relation est-elle expression de souhaits et de vœux envers Lui. N’aurions-nous pas trop tendance, comme des enfants gâtés à commencer par demander quelque chose et encore quelque chose… oubliant d’ajouter s’il te plait ! Reconnaissons avec saint Paul que le Christ a supprimer toute dette entre le père et nous et que seule la reconnaissance devrait tenir lieu de modèle de prière, mais il est bien normal d’exprimer tout haut ce que nous avons au fond du cœur, mais que notre cœur se rapproche le plus possible, du cœur de notre Père.