Scribes et pharisiens récriminaient contre Jésus
24ème dimanche ordinaire
Exode 32, 7-14 ; Timothée 1,12-17 ; Luc, 15, 1-32
L’évangile lu ce dimanche fait partie d’un ensemble que l’on pourrait intituler : « les paraboles de la miséricorde de Dieu ». Pour parler de Dieu, de sa bonté, de son pardon, de sa miséricorde, Jésus n’utilise pas les grands discours théologiques ; cela n’existait pas en son temps. Il raconte de petites histoires, ou plutôt, il épingle des faits de la vie courante, et, dans sa manière de raconter, il laisse entendre quel peut être le chemin de la rencontre de Dieu avec l’homme, si petit ou misérable soit-il.
Luc, au ch.15, épingle la manière dont les gens se représentaient la société d’alors, les rapports ou refus de rapports des uns avec les autres. D’un côté les religieux, de l’autre les parpaillots. Le texte officiel écrit : d’un côté les pharisiens et les scribes, de l’autre les publicains et les pécheurs. Chaque groupe a un rapport bien particulier envers Jésus. Les religieux contestent Jésus, ses paroles et ses actes ; les pécheurs au contraire accourent vers Jésus et boivent ses paroles. C’est alors que Jésus raconte sa petite histoire, que nous appelons aujourd’hui la brebis perdue. Ce faisant, Jésus force le regard vers celui qui dérange ses habitudes pour aller à la recherche de ce qui était perdu. Jésus continue en évoquant ce que fait une ménagère qui a perdu sa pièce de monnaie ; les efforts qu’elle déploie semblent démesurés avec le bénéfice acquis d’une pièce retrouvée ! L’attitude du berger, l’attitude de la ménagère ne serait-ce pas l’attitude même de Jésus, de Dieu, qui va à la rencontre de qui ne mérite pas tans d’intérêt, d’après l’opinion des scribes et des pharisiens.
Depuis le début de son évangile, Luc nous fait comprendre que les valeurs de Jésus ne sont pas nos valeurs : il renverse les puissants, il relève les humbles fait-il dire à Marie (Ch 2,) Dieu se fait du souci pour des derniers afin qu’ils deviennent des premiers. L’évangile de Luc est une invitation à comprendre que Jésus, que Dieu son Père ne fonctionnent pas comme nous. L’Evangile, Bonne Nouvelle, c’est une invitation à comprendre « de qui Dieu se rend proche », vers qui vont ses préférences. Ces derniers n’ont rien a revendiquer devant Dieu. Aussi cette rencontre avec Jésus qui les accueille, qui les cherche, c’est la Bonne Nouvelle.
On reproche beaucoup aujourd’hui à certains chrétiens d’être trop dans le monde, qu’ils feraient mieux d’être à côté du monde, ou au-dessus de cette génération dévoyée et pervertie. Il leur est même reproché de rendre la prière accessible à ceux qui se sentent loin de l'Eglise. C’est ce même type de reproche que fera le fils aîné à son père qui ose accueillir le frère cadet qui ne mérite aucun égard, aucun regard. Qu’attendons-nous pour mettre nos pas dans les pas de Jésus sur les routes des hommes, à la recherche de celui qui est loin, plutôt qu’à vivre en bonne compagnie avec les justes déjà rassemblés ?