Commencer par la fin ! 1er dimanche de l'avent

1er dimanche de l'Avent

  

Isaïe 2, 1-5 ; Romains, 13, 11-14,
Evangile : Matthieu 24, 37-44
 

 

Ce dimanche est le premier d’une nouvelle année liturgique. L’horizon des dimanches qui précèdent Noël est d’orienter les chrétiens pour fêter la venue de Jésus, à la date symbolique du 25 décembre.

 

Pour nous mettre en chemin, la liturgie a choisi l’un des derniers chapitres de l’évangile de Matthieu, évangile que nous lirons tout au long de l’année qui vient. Dans le chapitre 24, Matthieu utilise un langage « apocalyptique », fort en vogue chez les derniers prophètes, aux second et premier siècles avant Jésus. Une lecture primaire retient l’annonce de fin du monde et de catastrophe et invite les croyants à se mettre sous la cendre pour implorer pitié ! Ce n’est pas la seule lecture et interprétation possibles. En effet, une lecture plus réfléchie retiendra dans ce texte l’appel à veiller.

 

Au premier siècle avant Jésus, plusieurs courants de pensée juive annonçaient la venue proche d’un envoyé de Dieu, appelé aussi messie. Il viendrait sauver son peuple. Certains courants attendaient un messie de puissance et de gloire, à l’image du Dieu tout-puissant manifesté à Moïse au Sinaï.

 

Mais d’autres traditions laissaient entendre que le messie serait plutôt discret, secret, quelqu’un qui n’éteint pas la mèche qui fume encore, qui ne froisse pas le faible roseau. Il serait au milieu de nous, et on ne le reconnaitrait pas. Ainsi Jean baptiste proclame : « au milieu de vous se tient quelqu’un que vous ne connaissez pas… ». Jean l’Evangéliste commente la venue du Verbe de Dieu par « il était au milieu des siens, et les siens ne l’ont pas reçu, reconnu ».

 

Ainsi on comprend mieux l’invitation insistante à veiller, rester éveillé, comme l’explique les chapitres 24-25 de Matthieu. C’est une invitation à ne pas avoir la tête en l’air (les jeunes filles étourdies sans recharge pour leur lampe). C’est aussi une invitation à garder les pieds sur terre, attentifs à visiter ceux qui souffrent et meurent de faim, de soif ou de froid…

 

Hier comme aujourd’hui, il y a beaucoup à faire en ces domaines. Les économies modernes, européennes, américaines ou chinoises se soucient assez peu du Tiers-Monde et des pauvres, de l’Afrique en particulier. Ce n’est pas une raison pour les imiter et taire le souhait que nous portons pour une meilleure économie dans les pays les plus défavorisés actuellement. Si c’est trop loin, on peut commencer tout prés de chez nous. EH