Les débuts de Jésus en Galilée, selon Matthieu

3ème dimanche ordinaire

 

 

Isaïe 8,23 à 9,3 ; 1 Corinthiens, 1,10-17

Evangile: Matthieu 4, 12-23

 

Les débuts de Jésus en Galilée, selon Matthieu.

Matthieu fait coïncider le début de l’enseignement de Jésus avec l’arrestation de Jean comme s’il s’agissait d’une succession, d’une relève. Jésus est situé dans la lignée du baptiste qui apparaissait comme un nouveau prophète. Mais, alors que le baptiste prêche à l’écart, au bord du Jourdain, Jésus choisit d’aller dans un bourg assez conséquent, Capharnaüm, un port de pèche, en relation avec les habitants de l’autre côté, c’est-à-dire des païens, comme le dit très bien la citation tirée d’Isaïe : Galilée, carrefour des païens. Ce choix d’aller à la rencontre des foules bigarrées et sans doute pas fréquentables (aux yeux des purs de la tradition pharisienne et sadducéenne) donne déjà une indication sur le sens de la mission de Jésus. Plus tard il dira : je ne suis pas envoyé aux bien portants, mais aux malades. Jésus ne met pas de gants (violets) ni de tiare ni de chape rutilante qu’un homme seul ne peut porter. Non, il se mêle à la foule, ce qui lui sera reproché. Il ne cède en rien sur l’objectif de sa mission deux affirmations lapidaires en une seule phrase : retournez-vous vers Dieu et Le Royaume des cieux se fait tout proche. Matthieu résume ainsi le contenu de son Evangile, le contenu de la prédication de Jésus.

C’est le même message qui doit être proclamé aujourd’hui :tournez-vous vers Dieu… et sachez que Dieu est proche de vous. Bien des gens ont toutes les raisons de douter et de refuser de croire. Bien des gens ont pris le parti d’ignorer l’appel à aimer Dieu et son prochain, de refuser Dieu-amour et de choisir l’argent-roi. L’Eglise n’a pas toujours suivi les traces de Jésus, en prêchant la peur de Dieu, en instituant des règles et des rites qui excluent au lieu de libérer. En ce début de XXIème siècle elle semble même oublier l’ouverture qu’avaient choisis les pères du concile Vatican II et son initiateur Jean XXIII.

Matthieu poursuit le récit des débuts en signalant l’appel des premiers disciples : ce ne sont pas des bardés de diplômes ni des piliers du Temple. Tout au plus allaient-ils à la synagogue comme l’habitude s’était prise depuis quelques siècles. Voici donc Simon et André, Jacques été Jean débarqués du bateau de pêche familial pour s’embarquer dans une drôle d’aventure. Matthieu ne donne aucun détail, à la différence de Jean. Il choisit l’immédiateté de la question et de la réponse. « Venez derrière moi et je vous ferai pêcheurs d’hommes ». Matthieu n’a voulu garder que l’essentiel, comme qui dirait un oui franc et massif. Aujourd’hui nous prendrions le temps de mesurer le pour et le contre, les avantages et les inconvénients de suivre cet homme, jusqu’alors peu connu, mais déjà désigné par Jean Baptiste.

 

Cet évangile du 3ème dimanche est en quelque sorte l’introduction générale qui contient l’ensemble du livre de Matthieu : Tout d’abor Jésus est en plein accord avec l’Ancien Testament, ensuite le contenu de la prédication et l’appel d’une équipe autour de lui, enfin proclamation et guérisons à destination du peuple (et non des seuls initiés !). 

 


  

Pour rafraichir notre compréhension des origines, une BD vient de recevoir le prix européen de la BD chrétienne à Angoulême. C’est une vie de Jésus vue du côté des pères de Pierre et André, Jacques et Jean… L’histoire des pères est une originale approche et rencontre de Jésus.

Pourquoi se référer à l’Ancien Testament ? Voir Jeu d’Ecriture (commentaire du 23 décembre 2007)