Fête de Pierre et Paul
Jésus en établit douze pour être avec lui et pour les envoyer prêcher
Le calendrier liturgique de l’Eglise catholique a voulu honorer dans une même solennité les deux apôtres Pierre et Paul, dont les itinéraires se sont croisés et parfois opposés. Mettre sur le même pied ces héraults de l’Evangile mérite qu’on réfléchisse sur l’Eglise aujourd’hui, après avoir pris le temps de comprendre ce que furent les itinéraires de chacun d’eux.
Hier comme aujourd’hui des courants divers parcourent les allées de églises. Les uns défendent une ferveur liturgique où la langue morte prend le dessus (hier l’hébreu biblique, aujourd’hui le latin liturgique) d’autres préfèrent un langage plus moderne et moins académique. Ce n’est pas seulement une querelle des anciens et des modernes, ni une querelle de mots. C’et l’aptitude à prendre en compte des sensibilités étrangères au christianisme. Il y va de l’annonce auprès des lointains de la terre, ce que Paul a essayé en inculturant dans le monde gréco-romain la foi juive et chrétienne. Lui-même reconnaissait le conflit en écrivant la lettre aux Galates, ch.2-3.
Il est heureux que le nouveau Testament nous présente Pierre, Paul, Jacques et les premiers chrétiens comme des êtres humains, avec leurs richesses et leurs fragilités, leurs convictions et leurs conflits. Il serait regrettable qu’aujourd’hui il n’y ait plus qu’un seul modèle d’expression de la foi. Si Pierre l’emporte sur Paul, c’est que quelque chose du dynamisme missionnaire en cultures étrangères a disparu. Nous avons sans doute à faire effort de conversion vers Dieu, mais autant, sinon plus, effort de conversion vers le frère. Puisse cette fête de Pierre et Paul raviver le désir de travailler à la vigne, cette vigne, comme le rappelait Jean-Paul II, c'est le monde entier, qui doit être transformé selon le dessein de Dieu, en vue de l'avènement définitif du Royaume de Dieu.
Aujourd'hui, ouverture de l'année saint Paul, à la demande de Benoit XVI