Dieu et César

29ème dimanche ordinaire

 

Isaïe 45, 1-6 ; 1 Thessaloniciens 1, 1-5 ; Matthieu 22, 15-21

 

Dieu, César,  et les autres...

 

Nouvelle scène conflictuelle entre Jésus et les pharisiens, nouveau conflit au grand jour : « hypocrites ! » lance Jésus à ses adversaires! Signe qu’on peut être fils de Dieu et employer des mots violents. Notre littérature a retenu de cet épisode la phrase : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ! » Toutes les interrogations et interprétations ont existé, y compris celle invitant à ne pas se mouiller les mains avec les affaires de ce monde, comme l’auraient exprimé certains grands hommes d’Eglise, comme si l’on pouvait séparer la vie du Monde de la vie avec Dieu.
 

La question portée devant Jésus relève du traquenard. En effet des gens du pouvoir, -qui ont depuis longtemps perdu toute virginité-, ont imaginé la question de payer ou non l’impôt : que Jésus réponde oui, et Jésus se met à dos les petites gens; qu’il réponde non, et voici un motif de le dénoncer au pouvoir civil pour atteinte à l’Empire romain. La réponse de Jésus est tout aussi subtile : en demandant aux pharisiens de sortir une pièce de monnaie, il les mets en contradiction avec la Loi mosaïque qu’ils défendent avec tant de zèle. Sur la pièce qu'ils vont sortir de leur poche, il y a la représentation d’une figure humaine, or ceci est proscrit ! Cette bonne blague faite aux représentants de la Loi est une autre version de la paille et de la poutre : avant d’accuser Jésus regardez voir au fond de vos poches si tout est propre !  

 

L’interprétation qui a été faite de la réponse de Jésus mérite qu’on y réfléchisse : où est-il écrit qu’il faille séparer le service du monde du service de Dieu ? Pas plus tard que dimanche prochain, nous entendrons Jésus dire que le service de Dieu et le service du prochain c’est tout un. On ne peut séparer l'un et l'autre. Le concile Vatican II, tant critiqué de nos jours, le redit à sa manière : “Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n'est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur”.

 

 Laissons donc les “hommes aux mains pures” se délecter dans leur autosatisfaction, et cherchons comment, dans la participation avec d’autres à l’organisation d’un monde vers plus de justice et de paix nous servons tout à la fois Dieu et le prochain. "Restez en tenue de service nous sera-t-il rappelé le 2 novembre. EH