Fête du Christ, Roi de l'Univers

Mais où es-tu?

Ezéchiel 34, 11-17, 1 Corinthiens 15, 20-28 ; Matthieu 25, 31-46

 

A la fin de son Evangile, au moment d’écrire le récit de la Passion de Jésus, Matthieu présente quelques réponses de Jésus à ceux qui l’interrogent sur l’après, sur l’au-delà. Comme bien souvent, Jésus répond en forme de paraboles, d’images descriptives plutôt que dans un discours structuré, à la grecque. Souvenons-nous que Jésus comme Matthieu sont nés et pensent dans le monde sémite, et non le monde grec. Ils pensent, parlent et écrivent dans un langage imagé. A nous de décrypter ces images.
 
Nous connaissons bien cet évangile : « j’avais faim, j’étais étranger… ». A ceux qui demandent ce à quoi Dieu pourrait bien penser ce jour-là, Jésus répond qu’il s’intéresse à notre aujourd’hui. Nous sommes loin de l’opium du peuple, puisque nous sommes renvoyés aux réalités humaines. A ceux qui veulent dévoiler un coin du ciel Jésus propose un regard sur la proximité au quotidien. Ce à quoi s’intéresse le Dieu de Jésus, c’est à l’humanité, à la fraternité dont nous sommes responsables.
 
Elle est étonnante cette question : “où étais-tu ? on ne t’a pas vu !”. Jésus ne répond pas à cette question par une morale, mais par une présence : voilà où j’étais, voilà qui j’étais… vous qui avez le mot Dieu à la bouche et l’encensoir à la main, dites-moi où vous rencontrez le Seigneur ? Il n’habite pas un temple fait de main d’homme, mais il habite ces corps de chair et de sang bien souvent meurtris par l’existence. Ce sont des femmes, des hommes, des enfants qui attendent un peu de pain et d’amitié. Certains trainent dans les terrains vagues de Calais ou de Bamako, de Kaboul ou de Obala. Chacun se trouve renvoyé à sa propre conscience, au désir ou non du vivre ensemble… Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.
 
Bien sûr on n’est pas obligé de le croire. L’Eglise de France souhaite davantage de visibilité… là où elle rencontrera son Seigneur, c’est sur les chemins du monde : ce qui rapproche ceux qui croient au ciel et ceux qui n’y croient pas, c’est l’amour du prochain. Ubi caritas et amor, Deus ibi est ; Où sont Amour et Charité, là Dieu est présent. EH