Veillez !
Premier dimanche de l'Avent
Isaïe 63, 16 à 64,7 ; 1 Corinthiens 1, 3-9 ; Marc 13, 33-37
Des maisons d’Evangile fleurissent un peu partout dans le diocèse où l’on essaie de lire l’ensemble de ce que Marc nous a légué au sujet de Jésus… Ce dimanche débute une nouvelle année liturgique
au cours de laquelle nous lirons des paragraphes de l’évangile de Marc.
Aujourd’hui, nous sommes invités à lire et entendre la partie la fin de l'ensemble des paroles et enseignements, juste avant l’arrivée de Jésus à Jérusalem, où il sera arrêté, condamné et
exécuté comme blasphémateur, comme moins que rien… Pourtant c’est lui qui portait le poids du monde.
Le récit se termine par « Veillez ». Marc sait que la vie des chrétiens n’est pas roses et violettes ; en l’absence de Jésus tout le monde peut dire tout et n’importe quoi à propos
du Royaume de Dieu qui se rend proche des petits et des humbles de la terre… on avait l’impression que Dieu avait caché son visage. Or, en Jésus Dieu révèle quel est son visage.
Beaucoup de chrétiens dans l’empire souffrent la persécution, certains se présentent comme nouveau messie : qui croire, que croire ? D’où l’appel à veillez, non pas seulement à discuter
en attendant, mais en mettant en œuvre les dons que le Seigneur nous a donné. Dans les chapitres précédents, alors que Jésus annonce ce qui va lui arriver, les disciples se préoccupent de tout
autre chose. L’invitation "veillez pour ne pas vous égarer" concerne tout autant les disciples d’hier que ceux d’aujourd’hui. L'amour du prochain, le service des pauvres, l’imitation du Christ dans
son souci du malade et du miséreux, tout cela est à continuer. Or les disciples, sur le chemin, discutaient de qui sera le premier dans le royaume à venir…
Ce n’est pas la préoccupation de Jésus, il n’est pas là pour donner des bons points ou des bonnes places, il est venu manifester par sa présence aux exclus que le Royaume s’est fait proche d’eux.
Je pense aux pécheurs du lac, à la belle-mère de Pierre, au lépreux que Jésus touche de la main, à Lévi, le publicain, aux pécheurs avec qui Jésus partage le repas, contre toutes les règles de
pureté que les officiels religieux vont lui rappeler, ou encore le paralyser que Jésus met au centre du groupe, et non à la périphérie… A nous aujourd’hui de voir de qui le Royaume de Dieu peut se
rendre proche par notre intermédiaire. Il n’y a pas besoin d’aller en Amérique ou en Afrique noire. Ils sont à notre porte les rejetés qui dorment à la belle étoile, ceux que l’on ignore
volontairement dans les journaux et les salons de la République.
Veillez... Le Seigneur vient! Que Dieu vous trouve actifs et non endormis. E.H.