Nous voudrions voir Jésus...

5ème dimanche de carême


Jérémie 31, 31-34 ; Hébreux 5,7-9 ; Jean 12, 20-33

 

Des juifs de la diaspora en pèlerinage à Jérusalem désirent rencontrer Jésus…
Méditons les premières lignes de cet évangile. Comme lors de l’appel des premiers disciples, au chapitre 1, l’évangéliste Jean laisse entendre qu’il y a une « chaine de transmission ». Ici, il y a Philippe, puis André et enfin Jésus. C’est une manière de présenter le chemin vers Jésus comme un chemin parsemé de témoins qui aident à la rencontre. On peut demander aux catéchumènes, s’il n’ont pas rencontré sur leur chemin des témoins ; on peut le demander aux maisons d’Evangile : il y a toujours des témoins sur le chemin de rencontre avec Jésus et Dieu son père.


Si les témoins se taisent, si les témoins n’entendent pas l’attente et l’appel des lointains, comment ces lointains pourront-ils accéder au cœur de la foi, pour que se noue l’Alliance nouvelle, au fond des cœurs entre Dieu et chacun d’eux, et qu’ils deviennent tous ensemble Peuple de Dieu (Jérémie, p1ère lecture).

 

Nous pouvons contempler Jésus et sa relation au Père, nous pouvons l’adorer dans l’intimité de notre chambre ou de notre chapelle… il faudra bien créer du lien entre ces gens que nous rencontrons au quotidien et celui qui est Parole d’amour de Dieu pour eux. Mais les croyants sont souvent comme les disciples, il faut que la demande leur arrive aux oreilles pour qu’ils découvrent que des gens ont le désir de renconter Jésus, le Christ. L’Orientation de la catéchèse emploie aujourd’hui l’expression « action de première annonce », un peu comme une invitation aux chrétiens pour qu'ils deviennent des ainés dans la foi, qui invitent, qui favorisent la rencontre avec Celui qui les fait vivre. Dieu a besoin des hommes pour être ses témoins.

 

C’est parce que Philippe était proche de ces grecs,-il portait lui-même un nom grec-, que ces gens de la diaspora ont osé lui poser leur demande… C’est parce que les chrétiens se rendent proches des gens de leur entourage que ceux-ci oseront -peut-être- poser leurs questions sur Jésus… et sur l‘Eglise. Ces temps-ci, il est vrai, le visage de Jésus présenté par des autorités religieuses ne manifeste pas un excès d’amour envers les pauvres, les malades et les pécheurs… On aurait mal compris les paroles officielles, affirme-t-on. Soit !

 

Revenons à l’Evangile de la miséricorde. Dans l’évangile de ce dimanche, on ne peut pas dire que les paroles de Jésus soient doucereuses. Ces paroles sont tout orientées vers la Croix et le service. Pour porter du fruit, pour que le véritable visage de Dieu soit proclamé et reçu, il y aura des épreuves. Certains s’appliqueront à eux-mêmes ces paroles : « j’ai souffert parce que j’ai condamné » ; d’autres aussi s’appliqueront à eux-mêmes ces paroles : « j’ai souffert parce que j’ai pardonné ». Il y a donc un discernement à faire, car toute souffrance n’est pas Croix du Christ. Jean s’en expliquera dans les chapitres qui suivent, 13-17, et cela commence avec le signe du lavement des pieds…. En Afrique, en Asie, en France aussi, des témoins se sont fait serviteurs des pauvres, des malades, des étrangers. Certains ont été arrêtés et condamnés pour cela. EH