Christ donne vie au monde
Dimanche de Pâques
Vous l’avez condamné et crucifié ; Dieu l’a relevé
Actes 10, 34-43 ; Colossiens 3, 1-4 ou 1 Corinthiens 5, 6-8 ; Luc 24, 13-35
De nombreuses lectures sont proposées aux chrétiens au cours des trois jours de la semaine sainte. Jeudi, vendredi, veillée pascale et jour de Pâques. Elles invitent à se nourrir de la Parole qu’ont entendue bien avant nous ceux qui furent les premiers témoins du Christ ressuscité. La lecture attentive nous invite à prendre en compte la rupture radicale entre ce vendredi soir et le matin de Pâques. Ce vendredi où Jésus fut condamné par le pouvoir religieux et par le pouvoir civile, à Jérusalem, alors que le peuple des juifs célébrait la fête du passage de Dieu au milieu d’eux pour les constituer en peuple de l’Alliance... et ce matin de Pâques qui ouvre à un avenir
L’Evangile des “disciples d’Emmaüs” exprime cette rupture : Cela fait maintenant trois jours ! Tout est fini, l’espérance en ce Jésus libérateur d’Israël s’est évanouie. Au fond de leur détresse, ils sont invités à relire les Ecritures, ils sont invités à éclairer leur expérience de vie avec Jésus y compris les derniers instants, à la lumière des Ecritures. Ils découvrent alors que leur espérance et leur lecture de l’Ecriture était partielle. Ils attendaient un messie souverain, maitre du monde et de l’histoire. Or Jésus apparait dans son effondrement comme le dernier des êtres humains, rejeté du peuple élu, crucifié hors de la ville.
Dans son récit d’Evangile Luc, à plusieurs reprises fait entendre que Jésus vient libérer… Paul parlera de réconciliation, des théologiens insisteront sur le rachat… Autant de formulations qui essaient de dire quelque chose du passage de Jésus, envoyé de Dieu, au milieu d’une humanité en recherche de sens à sa vie.
Il semble que les disciples, les deux d’Emmaüs, mais aussi ceux dont parle Marc, qui marchaient avec Jésus sur le chemin vers Jérusalem, il semble bien qu’ils n’aient pas compris que suivre Jésus c’est se mettre au service du frère par amour de Lui, à l’image du serviteur. Les disciples voulaient être les premiers, être les plus grands, précise Marc. Ils attendaient un libérateur qui bouterait le romain hors de frontières et feraient d'eux des ministres du royaume. "Je ne suis pas venu pour être servi mais pour servir!".
Servir est le mot employé par Marc pour le partage des pains à la multitude. Servir est aussi le mot ui conclut l’enseignement de Jésus (Marc 10,45) avant l’entrée à Jérusalem. Le mot servir est à méditer et à mettre en œuvre par tout homme qui désire marcher à la suite de Jésus. Le concile Vatican II précisera : servir la communion à Dieu et la communion au frère.
C’est le plus grand commandement : "aimer Dieu et son prochain vaut mieux que tous les sacrifices et holocaustes !" Jésus s’est fait proche de nous, il a été rejeté, mais Dieu ne l’a pas abandonné, telle est notre foi. A ceux qui le reçoivent et croient en lui, Dieu donne le pouvoir d’entrer dans sa famille. Tel est notre Dieu, il ne calcule pas, il s’offre à nous, pour que le monde ait la vie, et qu’il l’ait en abondance. Mystère, oui mystère que Dieu nous aime à ce point... Sommes-npus prêts à le suivre sur ce même chemin? EH.