Le moment du choix: et vous?
21ème dimanche ordinaire
Josué, 24, 1-18 ; Ephésiens 5, 21-32 ; Jean 6, 60-69
Depuis plusieurs semaines, nous lisons “le discours du pain de la Vie”. Voici aujourd’hui la conclusion : Et vous ? Que dites-vous, que faites-vous ? Jean a sans doute recomposé l’enseignement de Jésus pour le placer au cœur de son Evangile. Au-delà des disciples qui ont suivi Jésus, Jean s’adresse à ceux qui entendent la Parole de l’Evangile proclamé par les premières communautés. La question “Et vous, qui dites-vous que je suis ?” s’adresse autant aux contemporains du temps de Jésus qu’à nos contemporains et à nous-mêmes : sommes-nous prêts à manger de ce pain-là ?
Le langage de Jean est un peu hermétique ; ce n’est pas une raison pour le rejeter. Chemin faisant, à partir du signe de Jean-Baptiste, des rencontres et échanges en Galilée, à Cana, Capharnaüm, les apôtres on commencé à dire et croire : c’est sans doute lui, l’envoyé qu’on attendait. Mais son langage est dur, qui peut l’accepter. Hier comme aujourd’hui, nous avons envie de faire le tri dans ce que dit Jésus et dans ce que nous faisons. Ne dit-on pas « du bout des lèvres » pour exprimer une manière de mettre des réserves dans la réception de la parole de Jésus.
L’engagement de Jésus “pour l’homme, pour tout l’homme” est allé jusqu’au bout, jusqu’à la croix. La dimension éthique (devenir serviteur, le service du frère, le souci de l’exclus) est aussi présent en Jean que dans les autres évangiles. Jean l’exprime par le geste du lavement des pieds, le Jeudi-Saint. Dans la ch. 6, St Jean médite sur le don de Dieu qui vient jusqu’à nous, qui propose un chemin. Croire que Dieu vienne jusqu’à nous, les juifs de ce temps-là l’attendaient, mais qu’il vienne ainsi en la personne de Jésus, qu’il retourne les habitudes, qu’il appelle ainsi à la conversion pour devenir serviteur, là non ! Et beaucoup ont choisi de le quitter.
Les apôtres ont continué à croire que Jésus était l’envoyé de Dieu, qu’il proposait un chemin, certes difficile, mais ils ont continué à mettre leurs pas dans les pas de Jésus, avec des écarts, comme Pierre. Mais ils ont continué envers et contre tout à croire en l’amour de Dieu pour nous, manifesté en Jésus-Christ. Sommes-nous prêts, à croire Jésus, à prendre son chemin, à le recevoir tout entier et à en vivre. Pour Pierre, il faudra encore bien du temps pour faire confiance à Jésus, non pour dire : “je t’aime”, mais “tu sais bien que je t’aime”. Au moment de communier ce dimanche, puissions-nous en toute humilité dire à Jésus : “tu sais bien que je t’aime, et j’ai besoin de toi pour être témoin de ta lumière !” EH.