Qui donc est Dieu pour nous aimer ainsi?

28ème dimanche ordinaire


Sagesse 7, 7-11 ; Hébreux 4, 12-13 ; Marc 10, 17-30


L’évangile de ce dimanche entrecroise plusieurs logiques au sujet de Dieu, selon les intervenants qui s'y expriment : d’une part, voici un homme qui demande quoi faire pour avoir en héritage la vie éternelle… On admire sans doute son intention louable, y compris d’en faire plus que ne le demande la Loi, selon la réponse fournie, et que nous connaissons sous le titre d’observer les commandements… Mais obtenir en héritage la vie éternelle est-ce à partir de ce qu’on aurait fait, à partir des mérites manifestés ? N’est-ce pas plutôt parce que c’est un don gratuit de Dieu ?


C’est là que se trouve une autre logique à l’égard de Dieu, celle que met en avant le Christ dans la conversation qui se continue avec les disciples… mais alors qui donc peut être sauvé, puisque c’est si difficile ! Et la réponse du Christ ne laisse subsister aucun doute : “pour les hommes cela est impossible, mais pas pour Dieu”.


De fait, la clé du Royaume de Dieu ne nous appartient pas, elle est dans les mains de Celui qui donne à l’homme de se réconcilier avec Lui : nous avons raison de chercher comment lui plaire, etc. mais est premier, dans la foi catholique de reconnaitre que c’est lui qui fait le premier pas. C’est lui qui offre à l’humanité une alliance pour vivre sous le signe de l’arc-en-ciel. C’est Lui qui décide de visiter et libérer son peuple d’Egypte. C’est lui qui envoie son fils pour nous réconcilier avec Lui.

 

Cette histoire de l’homme qui s’en va est triste, non parce qu’il avait de grand bien, mais parce qu’il n'a pas cru qu’il y avait autre chose d’indispensable pour entrer au Royaume du Père : se savoir aimé de Lui, même si l’on n'a rien à proposer en échange, car il n’est pas question d’échange. La parabole de Luc appelée "le père et ses deux fils", illustre parfaitement cette certitude, car le Père ne laisse même pas le fils, de retour de vagabondage, dire quoi que ce soit. Il le réintègre de plein droit dans sa famille… Qui donc est Dieu pour nous aimer ainsi ?