Oser croire et espérer

3ème dimanche de carême

Exode 3, 1-15 ; 1 Corinthiens 10, 1-12 ; Luc 13, 1-9

 

Hier comme aujourd’hui des “faits divers” font la une des journaux comme des conversations: dans l'évangile, Jésus évoque la chute d'une tour et le massacre d'innocents par les autorités. Chez nous aujourd'hui, la catastrophe survenue en Charentes est devenue le premier sujet de conversation. On se demande « c’est de la faute à qui ? ». Au temps de Jésus une tour s’était effondrée et l’on se demande pourquoi ! Ces morts d'hier comme d'aujourd'hui avaient-ils mérité plus que d’autres de subir ce drame ?

 

Le Christ pose la question pour éveiller les consciences, non pour entretenir un débat au terme duquel il n’y aura pas de réponse, mais pour interroger chacun sur ses propres comportements : que fais-tu de ta vie ? On a beau dire et répéter et enseigner l’amour de Dieu et du prochain, il semble bien que cela devienne le dernier des soucis de ceux qui ont de quoi soulager la misère des hommes. Alors on fera la quête à la porte des supermarchés pour les restos du cœur. Belle initiative, et les petites gens donnera un peu de leurs emplettes : un peu de riz, de pates… alors qu’on s’apprête à mettre dehors dans le froid des gens qui ne peuvent payer leur logement. Quand cessera donc cette hypocrisie de ceux qui ont l’avoir et le pouvoir ? Un autre sujet de conversation survient dans ce contexte : les élections. Et l’on entend bien des expressions désabusées : à quoi cela sert-il d’aller voter, puisque les lois ne seront pas améliorées au service des derniers ? Faut-il désespérer à ce point ?


La suite de l’évangile de ce dimanche est éclairante : à maitre-jardinier qui veut arracher un arbre improductif, le jardinier de terrain propose encore un peu de patience : cette année encore on va l’entretenir, cet arbre rétif… peut-être qu’il produira enfin ? Cette parabole est vécue au quotidien par bien des gens, parents ou enseignants, qui se refusent à désespérer des nouvelles générations, et continuent à prodiguer des soins dans l’espoir que…


Ainsi en est-il de Dieu à notre égard : Luc dans ses récits d’Evangile ne cesse de montrer combien le Dieu de Jésus est miséricordieux, au-delà de tout ce que nous pouvons imaginer. Ce sont les prédicateurs qui ont enseigné un Dieu qui fait peur, un Dieu courroucé, comme on le dit dans le Minuit chrétien, et comme hélas, certains éducateurs de la foi continuent à le faire. Ce n’est pas la pédagogie du Christ. Mais ce n’est pas parce que le Dieu de Jésus-Christ est bon que nous pouvons faire n’importe quoi. “Convertissez-vous” est-il dit, non par peur, mais tout simplement pour devenir à notre tour “visage et image de Dieu”, puisque telle est notre vocation, depuis le premier chapitre de la Genèse ! EH