Glorifier Dieu, lui donner du poids...

5ème dimanche de Pâques

Actes 14, 21-27 ; Apocalypse 21, 1-5 ; Jean 13, 31-35


“Maintenant le Fils de l’homme est glorifié”. C’est un mot un peu compliqué : glorifier, et quand on parle de gloire, beaucoup sont allergique, tant ce mot fait partie d’un imaginaire royal humain qui a peu à voir avec le Royaume de Dieu. Le mot gloire est une traduction d’un mot hébreu qui, dans son étymologie, signifie « qui a du poids » (de la racine kbd, Kabod). Glorifier Dieu c’est affirmer qu’il a du poids, du poids dans ma vie. Glorifier Jésus, c’est reconnaitre qu’il a du poids dans ma vie, qu’il compte pour moi.

 

Il arrive tellement souvent qu’on dise de paroles : ce sont des paroles en l’air, ce n’est que du vent. Qu’en est-il réellement pour moi, de la Parole que Jésus m’adresse ? J’y crois, j’y crois pas ? est-ce seulement un sentiment une opinion ? N’y a-t-il rien de plus fort pour qualifier ma relation au Christ et à son Père ?

 

La suite de l’Evangile vient à point pour confirmer le poids de vie qu’est cette relation : comme je vous ai aimés… hélas, le verbe aimer en français a beaucoup perdu de l’intensité des sentiments qu’il exprime. Aimez-vous les uns les autres, continue Jésus. On reconnaitra que vous êtes mes amis à l’amour que nous avons les uns pour les autres. La capacité d'aimer devient ainsi signe de reconnaissance de notre amitié avec Dieu.

 

 Matthieu a dit des choses semblables, quand au ch.25, au dernier jour, il est demandé aux uns et aux autres : j’étais malade, en prison, étranger, mal vêtu… qu’as-tu fait de ton frère ? Jean-Baptiste, dans ses images homilétiques est encore plus cru : il invite à considérer ce que font les paysans après la moisson : le blé est en tas, sur l’aire à vanner. Les gens séparent le blé qui a du poids de tout ce qui l’entoure, la paille et la bale, qui ne pèsent pas lourd. Il suffit pour faire le tri, de laisser passer le vent à chaque fourchée. Et le blé bien lourd tombe droit tandis que la paille et le reste sont emportés par le vent et brulés au feu.


Glorifier Dieu, glorifier son Fils c’est leur donner du poids dans nos vies. Cela se manifeste par l’amour que nous avons les uns pour les autres. Au lendemain de la fête du premier mai, inventé au XIXème siècle pour rappeler la solidarité qui unissait les travailleurs, on peut se demander si nos liens avec le monde des petites gens manifeste autant de solidarité active, autant de poids que le Seigneur en attend.
Lire le message du mouvement mondial des travailleurs chrétiens.
EH