Jésus bénit et rompit le pain…

Fête du Saint Sacrement

Genèse 14, 18-20. 1 Corinthiens 11, 23-26 ; Luc 9, 11-17.


Nous voici de nouveau avec la lecture suivie de l’évangile selon Luc. Durant le temps de Pâques nous avions pu entendre plusieurs textes des Actes des apôtres, du même saint Luc, en particulier le début du récit de Pentecôte ou celui des disciples d’Emmaüs. Aujourd’hui l’Evangile commence avec ces mots : “le jour commençait à baisser… renvoie cette foule”. Pour celui qui a un peu de mémoire, il se rappellera semblable réflexion « reste avec nous : le soir approche et déjà le jour baisse. La suite des deux récits évoque le partage du pain, et il est fort probable que, dans les deux cas, Luc nous invite à penser au repas du jeudi-saint où le Christ se donne en nourriture pour la vie du monde.

 

L’évangile de Luc n’est pas un jeu de devinette, mais une insistance particulière à dire que Jésus est proche de l’humanité en chemin, affamée ou désabusée. Dans le récit de la multiplication, lu ce jour, le Christ confie à ses disciples le soin de distribuer le pain qui donne vie. Ainsi en est-il aussi au soir d’Emmaüs, où les deux disciples reprennent la route pour annoncer à tous leur foi en Jésus vivant.

 

Il faut les yeux de la foi pour reconnaitre, hier comme aujourd’hui, la présence du Christ. Lorsque le soir tombe, que l’activité s’arrête, le moment favorable est sans doute venu pour relire les évènements de la journée : “où étais-tu Seigneur pendant mes nombreuses activités ?”…. “J’étais là, proche de toi, mais tu ne m’avais pas reconnu. Viens t’asseoir à ma table”. N’y a-t-il pas alors meilleur moment pour refaire ce que saint Paul rappelait aux Corinthiens : “la nuit même où il fut livré, le Seigneur prit du pain… Chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne.”


Heureux sont-ils ces serviteurs qui, au soir de leur journée, s’arrêtent et se tournent vers Jésus. Sans le savoir, ils ressemblent à Abraham qui, d’étape en étape, construisait avec quelques pierres un autel pour prier le Seigneur qui lui avait promis de rester avec lui : “je te bénirai et je rendrai grand ton nom” avait-il dit (Genèse 12).

 

Partager le pain, rompre le pain est devenu pour les chrétiens le signe de leur vie avec le Christ… "ils rompaient le pain dans leur maison", écrit Luc à la fin du chapitre 2 des Actes. Et si le prédicateur avait été trop long, il pouvait arriver qu’un participant tombe de sommeil… Qu’importe, quelqu’un était là pour le relever, pour qu’il puisse continuer son chemin. (Actes 20, 7-12). E.H.