Toi, va annoncer la Bonne Nouvelle !

13ème dimanche ordinaire

1 Rois, 19, 16-21 ; Galates5, 1, 13-18 ; Luc 9, 51-62

 

Plusieurs lecteurs en maison d’Evangile ont été surpris des exigences de Jésus dans les quelques dialogues qui ouvrent cette section de Luc. Pourtant Luc annonce la couleur ; il annonce le chemin que, à partir de la Galilée, Jésus inaugure avec ceux qu’il appelle : “Jésus prit avec courage la route de Jérusalem”. Durant 10 chapitres nous découvrirons Jésus faisant l’éducation de ceux qu’il appelle à le suivre. Au cours des chapitres, sera précisé le visage de Dieu père, plein de miséricorde, mais aussi la mission de Jésus “venu chercher et sauver ce qui était perdu”. Il y aura çà et là des escarmouches avec les pharisiens et chefs du peuple, mais rien de comparable avec les conflits qui surviendront à Jérusalem (au ch. 20).

 

Pour comprendre les quelques lignes de ce dimanche, il faut se représenter quelqu’un qui appelle et qui sélectionne son équipe. Nul ne s’étonnera que le maître pose des conditions. Si l’appelé commence par émettre des excuses, on conçoit qu’il soit écarté. Jésus appelle pour annoncer le règne de Dieu. Cela peut-il être remis à plus tard ? Quelqu’un a de nobles excuses, mais ce sont des excuses. D’autres sont prêts mais veulent faire les adieux à la famille. Cela risque de retarder le début de la mission…

 

Au-delà de l’évangile lu, ne pourrions-nous pas lire toutes nos excuses d’aujourd’hui pour remettre à plus tard l’annonce de la Bonne nouvelle, l’éducation chrétienne des enfants, la participation à la nouvelle catéchèse, etc. On peut se plaindre qu’il n’y ait pas beaucoup de vocations pour enterrer nos morts, mais combien auront accepté de mettre la main à la pâte pour annoncer que “Dieu s’est fait tout proche” de ces hommes et femmes à qui l’on a coupé le gaz et l’électricité, qui errent sur nos plages et dans nos villes, émigrés dévisagés et rejetés, ou d’autres licenciés ou mal payés victimes d’inégalités de plus en plus criantes.

 

Combien acceptent de rassembler quelques enfants ou jeunes pour partager avec eux quelque chose de l’Evangile, Bonne Nouvelle ? L’Eglise a besoin d’accompagnateurs, pour le catéchuménat, les équipes d’aumônerie, les mouvements d’Action catholique. Etre avec ceux-là, vers qui le Christ nous envoie, devenir proche d’eux, partager leurs soucis et les dire, cela dérange. « Toi, viens suis-moi, va annoncer la Bonne Nouvelle du Royaume qui s’approche. Excuse-moi est-il répondu, hier comme aujourd’hui, j’ai autre chose à faire !” Pas étonnant qu’il y ait peu d’ouvriers pour une moisson pourtant abondante !

 

Quelques lignes avant de commencer le chemin vers Jérusalem, Luc rappelait les paroles du Christ : celui qui veut être mon disciple qu’il prenne sa croix et qu’il marche à ma suite. Au temps de la passion, sur le chemin du Golgotha, Simon de Cyrène portera la croix et marchera derrière Jésus… A ce moment-là, les utres ne sont pas là. Accepter de devenir serviteur plutôt que de se servir et se faire servir, cela ‘est pas dans l’air du temps ; cela ne participe pas à la promotion personnelle aux yeux des hommes.. L’emploi de missionnaire du Christ est source de précarité : le fils de l’homme n’a pas où reposer la tête. On peut encore dire que les missionnaires d’aujourd’hui ne savent pas trop où poser les valises, surtout si leurs paroles dérangent. EH

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