Qui s’élève sera abaissé…

22ème dimanche ordinaire

Siracide 3, 17-29 ; Hébreux 12, 18-24 ; Luc 14, 1-14

 

De où viennent les paraboles ?
Nous avons pu entendre depuis au fil de la lecture de l’évangile selon Luc plusieurs paraboles de Jésus. On peut toujours dire que Jésus avait du génie. On peut aussi se dire que Jésus avait une aptitude peu commune à observer et à écouter les gens. Pour l’évangile de ce dimanche, on imagine très bien une scène de village où le notable du lieu a invité l’entourage. A l’heure de la réception c’est à qui se choisira la meilleure place auprès du maître pour obtenir au mieux ses faveurs. On a du aussi raconter à Jésus l’histoire de celui qui voulut se faire voir au-dessus des autres, mais que le maître a du rétrograder, pour donner la place à un hôte de marque qu’il voulait davantage honorer. Chez nous, aujourd’hui, on place des petits cartons pour éviter toute déconvenue !

 

Le grand art de Jésus est de savoir raconter de manière à créer un effet de sens pour ses auditeurs. Ainsi toute situation, quelle qu’elle soit peut devenir invitation à mieux comprendre la vie du Royaume de Dieu, invitation à méditer, c’est-à-dire avoir le même regard que Jésus sur le quotidien de nos existences. Pensez à la graine de moutarde qui pousse, ou au levain dans la pate, ou au geste du semeur qui porte en terre le grain, à la volée… Cette manière de discerner en toute chose quelque chose qui oriente vers le Royaume de Dieu devrait solliciter notre propre manière de porter attention aux gestes quotidiens, aux bruits du monde, de manière à repérer ce qui sonne juste (consonne) avec le Royaume, et ce qui au contraire, sonne faux.
 

 

Ces temps-ci on parle beaucoup des pauvres, des estropiés, et des sans-rien qu’on ne souhaite pas inviter,mais qui se sont invités sur nos terres... “Que faire ?” laisse entendre la parabole : si on ne s’invite qu’entre gens de bonne compagnie, quel honneur pourrions-nous en tirer ? Il fut un temps où, sur le bas-côté de l’autoroute du Nord une pancarte affichait : “le Nord, terre d’accueil et de travail”. Cette annonce a disparu. Sans doute les exploitants de l’autoroute ont-ils jugé indécente cette parole, au regard de l’actualité.


On pourrait aussi reprendre les milles sollicitudes à l’occasion de la rentrée scolaire. Il y a sans doute là aussi des graines du Royaume. Savons-nous relire et méditer ces toutes petites choses qui annoncent le Royaume du Père ? EH

 

A lire, la prière en dernière page Eglise d'Arras n°14, 3 septembre