Les brebis écoutent sa voix.

4ème dimanche de Pâques

Actes 2, 36-41 ; 1 Pierre 2, 20-25 ; Jean 10, 1-10


Le 4ème dimanche après Pâques est traditionnellement le dimanche de prière pour les vocations. Benoit XVI le rappelait encore dans son message pour cette journée. La vocation naît et grandit dans un terreau où la fréquentation avec Jésus est première. L’image de la voix que reconnait le troupeau est à méditer. Autrefois la théologie parlait du sensus fidei, partagé par l’ensemble des baptisés pas seulement par les élites : “on entend par “sensus fidei” une capacité, donnée par l’Esprit-saint au croyant, de percevoir la vérité de la foi et de discerner ce qui lui est contraire. Plus largement, c’est un charisme de tous les membres de l’Eglise, qui leur permet de reconnaître l’objet de la foi, de le confesser et d’en vivre en vérité”.

 

Il est aussi intéressant aujourd’hui de voir comment le peuple de Dieu ne se laisse pas guider par n’importe quelle doctrine fut-elle ultra-catholique. Des gens choisissent d’aller voir ailleurs, dans d’autres églises quand le langage ne leur semble pas celui du bon berger. Ainsi en Amérique latine, nombre de chrétiens ont déserté l’Eglise qu’ont voulu leur imposer des évêques réactionnaires. En France dans certaines paroisses des chrétiens évitent tel ou tel type d’Eglise par trop antéconciliaire. Le spectacle et la publicité faite à certaines manifestations finit par lasser, car il n’aide pas à découvrir le visage d’u n Dieu père comme le père prodigue. Quelle Parole de Vie est-il donnée au peuple de Dieu ? Sont-ce des paroles de condamnation comme savaient si bien le faire les prêtres et grand-prêtes de Jérusalem, alors que Jésus fréquentait les petites gens, celles considérées comme 'sans culture religieuse', au point que même Jean-Baptiste en était troublé (relire Luc ch. 7) ?

 

Le bon pasteur est celui qui donne la vie et le goût de vivre, il n’est pas celui qui condamne, mais celui qui accueille et dont on aime se rendre proche. Combien de fois les évangiles ne disent-ils pas que les foules accouraient à Jésus, qu’il parlait avec autorité et pas comme les officiels du Temple, ou encore cette phrase de Luc : “les foules se pressaient contre lui à l’écoute de la parole de Dieu”. Il ne s’agit pas de faire ami-ami, de manifester une affectivité débordante, il est avant tout question de trouver le langage qui mène à Dieu… encore faudrait-il préciser qu’entre le Dieu-père annoncé par Jésus et le Dieu-courroux de l’ancien Testament il est une nuance qui mérite d’être étudiée.

 

Pour cela il nous faut revenir à l’Ecriture et à la prière avec Jésus, à la manière dont Jésus et les disciples rendent compte de la Bonne Nouvelle : “Dieu s’est approché de vous, réjouissez-vous, soyez dans la joie”. Cette voix-là, les brebis savent la reconnaître au milieu de toutes les autres. C’est une invitation
Abbé Emile Hennart