Dieu a tant aimé le monde...
Dimanche de la Trinité
Exode 34, 4-9 ; 2 Corinthiens 13, 11-13 ; Jean 3, 16-18
Quel est votre Dieu ? Comment vous le représentez-vous ? Comment en parlez-vous ? Chaque religion a ses propres représentations de Dieu et, même au sein de l’Eglise catholique, circulent des représentations fort différentes les unes des autres, selon les groupes de pensée ou affinités. Par exemple, avec l’apôtre Jean nous penserons plutôt au Dieu-Amour ; avec Bossuet, nous penserons au Dieu du jugement : vanité des vanités… ; avec Voltaire nous penserons au Dieu horloger, etc. Quel visage de Dieu m’habite aujourd’hui ?
La fête de la trinité nous offre cette année l’occasion de lire de très belles pages de l’Ecriture. Voici en première lecture un extrait u livre de l’Exode qui laisse Dieu se présenter lui-même : “Yahvé passa devant Moïse dans la nuée et proclama : Yahvé, le Seigneur, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de fidélité”. Ce à quoi Moïse répond : S’il est vrai que j’ai trouvé grâce à tes yeux, exauce ma prière et daigne marcher au milieu de nous… Oui, c’est un peuple à la tête dure ; mais tu pardonneras nos fautes et nos péchés, et tu feras de nous un peuple qui t’appartienne.
En langage moderne, nous parlerons d’empathie, de relation confiance. C’est ce Dieu-là que Jésus a voulu manifester par sa présence, ses paroles et ses actes, auprès des pauvres et des petites gens, des estropiés et des exclus. C’est ce Dieu-là que les autorités religieuses de l’époque n’ont pas reconnu : les princes et les chefs de Jérusalem l’ont condamné. Pierre et les Onze, Etienne, Paul deviendront les témoins de ce Dieu qui veut la Paix et la réconciliation. Pourquoi donc parler d’un Dieu qui élèverait des barrières entre hommes et femmes, entre purs et impurs, pourquoi vouloir dépeindre un dieu courroucé. Certes, certaines pages de l’Ecriture témoignent de la lassitude de Dieu à notre égard !
Les lectures de ce dimanche de la Trinité nous offrent une occasion de contempler Dieu et son désir de communion, d’amour. Sans doute avons-nous besoin d’un langage théologique fait d’abstractions pour rendre Dieu raisonnable, pour justifier du Dieu-Trinité…, mais nous avons encore plus besoin des paroles de l’Ecriture qui nous présentent un Dieu proche, miséricordieux, qui nous a créés à son image et à sa ressemblance. Si nous avons failli, nous croyons qu’il ne nous abandonne pas plus encore, après nous avoir donné son Fils, il donne l’Esprit-Saint afin que chacun puisse lui dire “Notre Père”. Après le temps de la Pentecôte, voici le temps de l’Eglise, où chacun des croyants devient disciple et apôtre. EH