Voici l'époux, sortez à sa rencontre

32ème dimanche ordinaire

Sagesse 6, 12-16 ; 1 Thessaloniciens 4, 13-18 ; Matthieu 25, 1-13

 

Après avoir survolé le chapitre 23, chapitre où s’exprime le plus violemment l’opposition entre Jésus et les pharisiens, voici le début du ch. 25 tout entier consacré à une projection dur la fin des temps (appelé aussi discours eschatologique). Fidèle à ses habitudes, Jésus parle à l’aide de récits, d’histoires qu’il nous faut décrypter, déchiffrer. Nous en connaissons bien les titres : les noces, les jeunes filles prévoyantes et les non-prévoyantes ; les talents ; le jugement à la fin des temps.

 

Aujourd’hui tout commence avec la marche nuptiale où toutes sont invitées. La noce se fait attendre. Ce détail peut être rapproché d’autres paroles : “vous ne savez ni le jour ni l’heure” ou “si le maitre savait l’heure à laquelle viendrait le voleur” (ch.24)… Compte tenu de cette ignorance sur la date de la fin, Jésus invite à savoir se tenir prêt, c’est-à-dire en tenue de service. La prudence nous invite à ne pas attendre le dernier moment pour mettre notre vie en conformité avec l’attente du Seigneur Jésus. Le récit du dernier jour est explicite quand nous entendons les uns et les autres dire : “Quand donc étais-tu là et que nous ne t’avons pas vu ?” Le chrétien n’est donc pas celui qui agit par calcul, il est celui dont le gouvernement de sa vie est sûr : il ne se met pas au service du frère par crainte du maître ni par obéissance à la Loi ; il le fait parce qu’il est animé par la charité.

 

La lampe dont il est aujourd’hui question peut représenter la foi. Il vaut mieux en avoir que d’en manquer. De fait, c’est la foi qui peut guider sur le chemin de la vie, le chemin de l’action : “Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ?” demandait le jeune homme à Jésus. Il avait en lui la réponse à sa question… il lui suffisait de mettre en pratique ce que le cœur lui dictait. La seule manière de se faire connaître du Seigneur Jésus, ce n’est pas de détailler son certificat de baptême ni même ses actes de présence à la messe dominicale. Ce que le ch. 25 tient à faire comprendre, c’est que l Seigneur porte attention à ce que nous aurons fait auparavant. Que ce soient pour les jeunes filles lors du cortège nuptial, que ce soit pour ces brebis rassemblées au dernier jour… le regard du Seigneur portera sur ce qui aura précédé : une vie active éclairée par la lumière de la foi.


On peut ici rapprocher la parole de l’époux avec les paroles de Jésus qui concluaient le premier discours aux foules, sur la montage : “ Ce n'est pas en me disant : Seigneur, Seigneur, qu'on entrera dans le Royaume des Cieux, mais c'est en faisant la volonté de mon Père qui est dans les cieux” Matthieu 7,21. Ces paroles peuvent nous aider dans notre vie quotidienne. Nous sommes tellement troublés par l'incertitude du présnet et de l'avenir que nous risquons de nous enfermer dans nos églises et lieux de prière, oubliant que c'est sur la place publique que notre lumière doit briller pour éclairer les chemins des hommes afin qu'ils deviennent chemins d'humanité. L'insistance actuelle de l'Eglise de France sur la diaconie illustre bien la nécessité d'être actifs et prévoyants. E.H.