Le Seigneur est avec toi
4ème dimanche de l’avent
2 Samuel, 1-16 ; Romains 16, 25-27 ; Luc 1, 26-38
La première lecture évoque le moment où David, installé dans son palais souhait offrir un temple pour Yahvé et l’Arche d’alliance. Le prophète Nathan lui fait comprendre que c’est Dieu qui lui construit une maison et non l’inverse… Une manière de dire que le pouvoir politique qu’acquiert David ne peut pas mettre la main sur le domaine religieux. La postérité de David sera pour toutes les générations, est-il affirmé par le prophète. La tradition biblique retient que David sera l’ancêtre de Jésus, le messie annoncé. Pourtant l’histoire des Rois, telle que la raconte la Bible, les montre plutôt éloignés de l’attente du Seigneur.
Notre imaginaire a sans doute fort embelli ce que fut réellement la Royauté de David, celle de son prédécesseur ainsi que de ses successeurs, des rapports entre les deux Royaume du Nord et du Sud. C’est pourtant au fil de cette longue histoire, semée de hauts faits mais aussi de faiblesses que se prépare la conscience religieuse d’être aimés et soutenus par Dieu, envers et contre tout.
Le diacre Etienne reprendra cette histoire pour signifier que ce n’est pas l’homme qui crée un palais à Dieu, ni que Dieu se laisse enfermer dans un temple : “le Seigneur n’habite pas un palais fait de mains d’homme” rappellera-t-il dans la lignée des grands prophètes, dont Isaïe 66. N’est-ce pas un rappel à tout croyant pour qu’il ne s’accapare ni Dieu ni les lieux de culte ! Dieu est au-dessus de tout cela, ou plutôt il est d’un autre ordre. Jésus lui-même dira à la Samaritaine que l’adoration se passera au fond du cœur de chacun et non sur à tel ou tel espace sacré…
L’Evangile de ce dimanche nous est familier : le récit de l’annonciation. Comment faire de ces paroles un sursaut en nous-mêmes pour accueillir la nouveauté du message ? Les noms donnés à Jésus le rattachent à la longue tradition biblique, jusqu’à David. Il est le fils du Très-haut qui lui donnera le trône de David son père ; il règnera pour toujours… Quelle est donc cette promesse, faite dans un trou perdu de Galilée ? L’annonce à Marie n’est pas une simple description, elle signifie que tout est grâce, de la part de Dieu. Grâce ou gratuit… pour elle comme pour nous : le Seigneur soit avec vous ! Parole pour elle, parole pour nous.
La venue de Jésus, c’est la réalisation de ce qui était annoncé : “Dieu avec nous”, mais on pourrait dire tout autant “nous avec Dieu”. Avec l’annonce à Marie, Dieu prend corps, prend chair dans le corps de la vierge Marie. Saint Jean le dit avec ses mots à lui : Et le verbe s’est fait chair… il s’est fait homme, il s’est fait l’un de nous. Ceux qui doutent que Dieu s’intéresse à notre humanité devraient être rassurés. Ceux qui nient que Dieu s’intéresse à l’humanité, ou nient qu’il s’intéresse à notre condition humaine d’existence devraient revoir leurs dénégations. "Fils d’homme et fils de Dieu", ça va ensemble. L’annonce à Marie est une rencontre de grâce, rencontre où Dieu nous donne sa grâce, son amour. Nous connaissons la réponse de Marie, “je suis la servante du Seigneur. Cette réponse, elle la continuera auprès d'Elisabeth avec le poème du Magnificat. A nous de continuer cette réponse : Le Seigneur fit pour nous des merveilles, saint est son nom.
Puisque voici le temps de Noël, reprenons aussi ce chant :
Prenons la main, que Dieu nous tend.
Voici le temps, où Dieu fait grâce à notre terre.
Voici temps de rendre grâce à notre père
Prenons le temps vivre en grâce avec nos frères. EH