Vienne la paix pour toutes les nations

Fête de sainte Marie, mère de Dieu

Nombres 6, 22-27 ; Galates 4, 4-7 ; Luc 2, 16-21

 

Une très ancienne bénédiction, tirée du livre des Nombres, ouvre la liturgie de ce dimanche, la première de l’année. Cette bénédiction peut être reçue comme un vœu adressé à chacun de nous : “Que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu'il se penche vers toi ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu'il t'apporte la paix ! C'est ainsi que mon nom sera prononcé sur les fils d'Israël, et moi, je les bénirai”.


Le passage à la nouvelle année est l’occasion d’adresser à ses proches, comme à d’autres moins proches les vœux les plus chers et les plus simple : bonheur et santé. En certaines circonstances ces vœux se feront plus précis ; en d’autres circonstances, la pensée restera plus floue.

 

Comme il le fait depuis de nombreuses années, le pape priera pour que vienne la paix. Et nous ne pouvons que souhaiter, nous aussi, que vienne cette paix. Des pays se sont libérés de leurs dictatures ; d’autres attendent et espèrent. Nous savons combien les mots et les images peuvent tromper les responsables de nations, comme les petites gens que nous sommes. Alors nous risquons de souhaiter la paix comme si nous étions blasés… Boff, et après, que peut-on y faire ?

 

Benoît XVI rappelle que « la paix est un don de Dieu. Cependant la paix n’est pas seulement à recevoir, mais aussi à construire. “ Pour être vraiment des artisans de paix, nous devons nous éduquer à la compassion, à la solidarité, à la collaboration, à la fraternité, être actifs au sein de la communauté et vigilants à éveiller les consciences sur les questions nationales et internationales et sur l’importance de la recherche de modalités adéquates pour la redistribution de la richesse, pour la promotion de la croissance, pour la coopération au développement et pour la résolution des conflits. “Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu”, affirme Jésus dans le discours sur la montagne ».

 

Il nous faut relire plusieurs fois ce paragraphe 5 du 'message pour le premier janvier', afin d’en saisir toute la profondeur, mais aussi l’invitation pressante à tout mettre en œuvre pour le service de l’humanité. Au temps de Noël, on peut construire de belles crèches et faire s’émerveiller les enfants et les jeunes, mais si dans le même temps on n’éduque pas les consciences et les cœurs pour comprendre ce que la redistribution des richesses veut dire, ce que la coopération pour le développement signifie, ce à quoi nous engage de porter attention aux relations internationales, alors nous ne serons toujours pas citoyens du monde, ni fils de Dieu.

 

Que signifierait donc de chanter "Gloire à Dieu, et paix sur terre aux hommes que Dieu aime", si dans le même temps nous faisons silence sur les discours et comportements qui détruisent les relations en humanité. Il nous faut tout au contraire  porter à la connaissance de qui peut favoriser les relations entre les gens, les religions et les peuples, valoriser et mettre en oeuvre ce qui construit l’homme. Il nous faut donc apprendre discerner dans tout ce qui est technique de communication le vrai du clinquant ou du faux. Il nous faut aussi devenir participants et acteurs d'une société où l'homme devient mon frère. EH