Dieu a tant aimé le monde...

4ème dimanche de carême

Dimanche 18 mars

2ème livre des chroniques ; Ephésiens 2, 4-10 : Jean 3, 14-21

 

La méditation de saint Jean peut nous sembler déconcertante. Ces quelques lignes sont extraites de la rencontre de jésus avec le pharisien Nicodème qui cherche à voir et à comprendre. Enfermé dans ses certitudes de Juif pieux, et malgré sa bonne volonté, il n’arrive pas à entrer dans la proposition que Jésus lui fait. Reconnaissons que Jésus utilise des arguments qui, au premier degré sont vraiment indigeste, et Jésus joue sur le quiproquo, comme si Nicodème n’arrivait pas à passer d’une lecture au premier degré à une lecture au second de gré… Un peu comme si l’image comparative employée par Jésus (renaître) l’empêchait de comprendre qu’io devait devenir lui aussi homme nouveau régénéré dans la mort et la résurrection du Christ.

 

L’histoire du serpent élevé par Moïse est utilisée comme comparaison avec le Christ en croix : Dieu a envoyé son Fils dans le monde pour que par lui, il ait la vie… Or Nicodème en restera au crucifié mort, rejeté et il ne comprend pas que Dieu a aimé le monde au point de donner (livrer) son Fils. La foi des chrétiens c’est d’abord reconnaitre qu’on est aimé de Dieu, ensuite que Dieu nous donne au long de l’histoire, des éléments pour aller à sa rencontre. Souvenons-nous de Dei Verbum à Vatican II : Dans la révélation, le Dieu invisible s'adresse aux hommes en son immense amour comme à des amis, il s'entretient avec eux pour les inviter et les admettre à partager sa propre vie”. On pourrait aussi reprendre les premiers paragraphes de Lumen Gentium du même concile Vatican II. Là aussi est exprimé cette foi que Dieu ne nous abandonne pas, mais qu’il nous offre un chemin… en Jésus-Christ, et guidés par son Esprit.

 

L’un des problèmes de Nicodème, comme de bien des hommes de bonne volonté, c’est de douter que le Christ soit Lumière. Or pour Nicodème comme pour nous, il importe de mettre le Christ mort et ressuscité au centre de notre vie, et de regarder notre vie et notre monde avec les yeux de Jésus. Pour cela, nous avons besoin de lire et relire les évangiles… Bien sûr, ce n’est pas simple et il faut persévérer, même si on marche dans la nuit.

 

Petit détail : Nicodème vient trouver Jésus de nuit… il est dans la nuit, et reste dans l’obscurité. Au chapitre suivant, la samaritaine vient trouver Jésus en plein midi, en pleine lumière et elle voit clair, comprendre ce que Jésus lui apporte, à elle et aux habitants de son village. Puisse notre chemin être éclairé par la Parole de Jésus. E.H