La nouveauté jaillit de partout

Ordinations presbytérales

ordinand ordinand   “L’ordination d’un prêtre est une joie pour un évêque, pour le peuple de Dieu, qui le reçoit pour qu’eux-mêmes puissent remplir leur mission au cœur de ce monde”. Après ce mot d’accueil de Mgr Jaeger, les trois ordinands étaient appelés par le supérieur du séminaire, le père Akonom : Christophe Delattre, actuellement en insertion à Lens, David Godefroid, en insertion à Lillers, et Jean-Claude Facon à Mazingarbe. Le témoignage des équipes d’accompagnement était alors présenté. La liturgie du rituel d’ordination était respectée à la lettre. Après les lectures, Mgr Jaeger invitait l’assemblée à méditer le mystère du Royaume de Dieu.
 
Méditation sur le Royaume de Dieu
« Bien malin qui peut dire ce qu’est le Royaume de Dieu à partir de l’Evangile. La prédication de Jésus présente le règne de Dieu sous forme d’images et de paraboles. Les mots ne peuvent le saisir et l’enfermer dans un beau discours. Tout se passe comme si le royaume de Dieu était intimement lié à la personne de Jésus qui en parle. Ce règne ne peut se dévoiler qu’aux yeux et au cœur d’hommes et de femmes qui acceptent de se laisser entrainer par le Christ lui-même et qui acceptent d’être initiés par son propre mystère. Les mots ne suffisent pas : il faut suivre le chemin, vivre avec Jésus et par Jésus…
Nous n’avons aucune prise sur lui-même s’il nous fait la grâce d’en être serviteurs. Pleins de zèle pour ce règne, nous voudrions tout et tout de suite… Nous ne pouvons décider de ce qu’il doit être. Nous le recevons, nous en sommes les serviteurs. Pour évoquer ce règne, Jésus parle d’une graine de moutarde, autant dire qu’aux yeux des hommes il ne correspond à rien, et pourtant le grain grandit jusqu’à la moisson… rien n’aurait été possible sans les semailles, rien n’aurait été possible s’il n’accepte que la graine pousse aussi pendant que le serviteur dort.
Nous n’avons pas à craindre de passer du beaucoup au moins, au peu…
 
Par cette présentation, Mgr fait entendre qu’aucune parabole ne suffit à elle seule pour définir l’objet de notre foi, la croissance du Royaume. Il faut en prendre plusieurs, et les associer, comme le cèdre du Liban, associé à l’arbuste du sénevé, associé lui-même à la plus petite des graines, elle-même mis en rapport avec l’activité du semeur. De même que Matthieu proposait ces paraboles, à la suite de Jésus, au moment les disciples pouvaient craindre de l’avenir de la Parole proclamée, de même, Mgr Jaeger rappelait que les signaux sont “au rouge” aujourd’hui pour l’Eglise, qu’il existe de multiples préoccupations et sources de découragement auxquels les ordinands seront confrontés, tout comme les communautés chrétiennes dans le diocèse et ailleurs : Ne rêvons pas ! Mais nous n’avons pas à craindre d’être membre d’une Eglise qui est passée quantitativement du beaucoup au moins, peut-être même au peu.
 
Un ministère comme service
Nous n’avons aucune prise sur le Royaume dont le Christ nous fait la grâce d’en être serviteurs. Pleins de zèle pour ce règne, nous voudrions tout et tout de suite… Nous ne pouvons décider de ce qu’il doit être. Nous le recevons, nous en sommes les serviteurs. Pour évoquer ce règne, Jésus parle d’une graine de moutarde, autant dire qu’aux yeux des hommes elle ne correspond à rien, et pourtant le grain grandit jusqu’à devenir arbuste où les oiseaux viennent se réfugier. Comme pour les graines, rien n’aurait été possible sans les semailles, rien n’aurait été possible si le moissonneur n’accepte que la graine pousse aussi, sans que le serviteur sache comment, pendant qu’il dort.
 
Relire l’Ecriture pour aujourd’hui.
Ces pages de la Sainte Ecriture que nous venons d’entendre et que nous méditons sont de nature, à la fois, à vous donner de l’assurance et à vous inquiéter. Quelle distance entre l’altier cèdre du Liban et la petitesse de l’arbuste au milieu des plantes potagères ! La litanie des réalités préoccupantes, la situation de l’Eglise dans la société bien différente aujourd’hui qu’hier peuvent déstabiliser.
 
Notre mission ne se trouve-elle pas du côté de la graine, des semailles. Acceptons même qu’aux yeux de nos contemporains et des cultures qui les façonnent, notre mission puisse être jugée insignifiante, minuscule et dérisoire. L’inquiétude peut nous saisir tout autant que les trois ordinands. Le petit nombre, la mission au milieu du monde, la fidélité au Christ peuvent semer de l’inquiétude. Des prêtres sont ordonnés prêtres pour que nos frères humains voient, comprennent, accueillent le règne de Dieu et en vivent. Consacrés par l’Esprit-Saint, ils rendront personnellement le Christ présent et agissant, Jésus annonçant aujourd’hui la Parole, Jésus livrant son Corps et Sang pour la vie du monde
 
Prêtres avec toute l’Eglise.
Votre ministère permettra avec celui de votre évêque, de tous vos frères prêtres, des diacres, avec les religieux et religieuses, les consacrés et tant de fidèles laïcs, à toute l’Eglise, particulièrement celle qui est dans notre diocèse, d’être selon l’enseignement du concile Vatican II « le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain.
 
Nos certitudes ont leur source en Dieu, Père Fils et Esprit. Avec l’apôtre Paul, nous n’avons qu’une ambition : « habiter chez le Seigneur, plaire au Seigneur. » Il est la Parole que nous semons, le bon grain que nous avons la grâce de pouvoir jeter en terre. Si l’ordination vous configure au Christ, c’est parce lui seul nous fait entrer dans son mystère, le dévoile, à nos yeux. Il l’offre généreusement en partage à qui l’accueille librement ou le cherche encore confusément dans son existence quotidienne et celle de ses frères. Le Christ offre généreusement son royaume en partage à qui l’accueille librement ou le cherche encore confusément dans son existence quotidienne et celle de ses frères.
 
Christophe, David, Jean-Claude, vous serez ministres du Christ qui annonce la Parole, qui aide à comprendre et qui explique. Vous ne le ferez pas parce que vous êtes plus savants, plus doués, plus astucieux ou plus pédagogues que d’autres. Vous ne revendiquerez aucune supériorité. Vous remplirez cette mission parce que, par l’ordination, le Christ l’accomplit en vous et par vous. Vous n’y serez aptes qu’en vous laissant pétrir par la passion du Christ, la croix du Christ, la mort du Christ et la résurrection du Christ.
 
Ce passage de la mort à la vie dans le Christ fera de vous des hommes de la nouveauté. Çà tombe bien, notre Eglise diocésaine se réfère au nouveau souffle de Vatican II, à la nouvelle évangélisation, à une nouvelle orientation catéchétique, à des nouveaux modules, à de nouveaux mouvements, à de nouveaux groupes de formation, à de nouveaux modes de vie, à de nouvelles formes de partage fraternel. La nouveauté jaillit de partout !
 
Aujourd’hui l’Eglise vous reçoit de son Seigneur. Faites-lui découvrir et donnez-lui par la Parole de Dieu, les sacrements et la charité cette nouveauté dont le règne chez les hommes a le visage de l’amour infini du Christ mort et ressuscité. Vous recevrez en retour le bonheur
 
Homélie dans le site du diocèse

 
 “Le Sacrement de l'Ordre confère aux prêtres de la Nouvelle Alliance une fonction éminente et indispensable dans et pour le peuple de Dieu, celle de pères et de docteurs. Cependant, avec tous les chrétiens, ils sont des disciples du Seigneur, que la grâce de l'appel de Dieu a fait participer à son royaume. Au milieu de tous les baptisés, les prêtres sont des frères parmi leurs frères, membres de l'unique Corps du Christ dont la construction a été confiée à tous.” Ministère et vie des prêtres n°9 (Presbyterorum Ordinis) 
 

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