Le plus grand commandement ?
31ème dimanche ordinaire
Deutéronome 6, 2-6 ; Hébreux 7, 23-2 ; Marc 12, 28-34
L’évangile de ce dimanche, tout comme la première lecture, renvoie à une attitude fondamentale pour le peuple juif : “Shéma Israël… Souviens-toi… le Seigneur ton Dieu est l’Unique”. L’exigence inscrite au livre du Deutéronome invite chaque Juif à porter sur lui-même et dans sa maison les signes de l’attachement à la Parole de Dieu. Ainsi peut-on voir aujourd’hui encore les signes de cet attachement quand, pour la prière, certains d’entre eux revêtent les phylactères sur le front et les bras.
Il n’en est pas de même quand les catholiques prient. Pourtant nous portons, nous aussi, des signes religieux sur les murs de nos maisons : croix, icône, statue, parole sainte…, autant d’objets qui rappellent notre attachement au Dieu de Jésus-Christ.
Dans l’évangile de ce dimanche, la réponse de Jésus fait suite à une question “Quel est le premier commandement ?”. Dans sa réponse Jésus associe l’amour de Dieu et l’amour du prochain, les deux ne font qu’un à ses propres yeux. A nous de préciser dans le concret de nos existences cette association que fait le Christ. Or il est toujours tentant de mettre Dieu en premier, tellement qu’on oublie qu’il s’est rendu proche des derniers et que, pour aimer Dieu il faut dans le même temps aimer son prochain.
C’est sans doute pour avoir boudé l’amour du prochain que des générations de chrétiens ont donné l’impression que l’Eglise ne s’intéressait pas aux affaires du monde. Le concile Vatican II a tenu à rappeler qu’on ne pouvait être disciple du Christ si l’on ne se rendait pas solidaire de l’homme tout proche. Saint Jean écrivait aux premières communautés cette mise en garde : “Celui qui dit ‘j’aime Dieu’ et qui n’aime pas son frère est un menteur”.
Paul VI, en clôture du concile Vatican II, le 7 décembre 1965, reprend une parole de sainte Thérèse : “Apprendre à aimer l’homme afin d’aimer Dieu”. C’était sa réponse, au moment où il était reproché au concile de trop s’occuper des affaires humaines. “Non, l’Eglise n’a pas dévié de sa vocation religieuse, affirmait-il, vers des positions anthropologiques prises par la culture moderne ; elle s’est tournée vers l’homme. La religion catholique et la vie humaine réaffirment ainsi leur alliance, leur convergence. Connaître Dieu et connaître l’homme”.
Pour comprendre que servir le Christ et servir le pauvre ne font qu’un il faudrait aussi relire au chapitre 25 de Matthieu le Retour du Christ, au dernier jour : “Ce que vous avez fait au plus petit des miens, c’est à moi que vous l’avez fait”. Telle est la charte du Royaume : “aimer Dieu et aimer notre prochain ne font qu’un”. EH