Ta foi t'a sauvée, va en paix !
11ème dimanche ordinaire
2 Samuel 12, 7-13 ; Galates 2, 16-21 ; Luc 7, 66 à 8,3
Dans l’évangile de ce jour, la question de l’identité de Jésus est posée… mais de manière négative : ce n’est pas possible que ce Jésus soit un prophète, “puisqu’il se laisse approcher par une femme pécheresse”. A peine la question s’est-elle levée dans le cœur du pharisien, qu’il en donne lui-même la réponse… Combien d’autres, en regardant les fréquentations de Jésus se sont dit : il ne peut être que le fils du diable, pour fréquenter de tels personnages.
Cette réflexion est la conclusion d’un parcours présenté par Matthieu aux ch. 8 et 9. Successivement Jésus rencontre un lépreux qu’il touche de la main, puis un centurion dont il affirme qu’aucun fils en Israël n’a une telle foi que ce païen De suite, c’est la rencontre avec la belle-mère de Pierre, puis deux possédés au pays de Gérasa. Ensuite un paralysé qu’on lui amène (le mal qu’il porte e lui est compris comme signe qu’il est possédé d’un démon du mal). Enfin, rencontre avec un publicain, Matthieu et le repas avec ses amis et les pécheurs du coin… de quoi ulcérer les pharisiens et gens bien pensant. Ils s’expriment en affirmant qu’il vient de Beelzébul. Pourtant les foules admiratives venaient de dire : Nous n’avons jamais vu rien de pareil (Mtt9, 34-35). Voilà comment les aprioris viennent détruire l’image de Jésus.
S’il fallait confirmer ce jugement négatif, il faut lire aussi les dernières lignes de ce dimanche où il est précisé que de nombreuses femmes suivent ce rabbi Jésus sur les routes de Galilée. Or, un bon rabbi est entouré d’hommes, jamais de femmes… et quelles femmes. De quoi détruire la réputation de Jésus ! On comprend mieux les doutes de Jean-Baptiste émis au début du chapitre : est-ce vraiment lui, l’envoyé dont j’ai annoncé la venue. Il ne ressemble pas au programme que j’avais tracé » !
La question de l’identité de Jésus revient souvent dans les quatre évangiles. Certes, Pierre déclarera qu’il est le Fils de Dieu… Mais la plupart du temps, c’est une question, comme Hérode, comme la famille de Jésus, comme les questionnements des pharisiens concernant l’origine de l’autorité de Jésus, etc.
En lisant la seconde lecture, extrait de la lettre aux Galates, nous découvrons un peu le rôle que les Galates veulent faire porter à Jésus, mais en doutant qu’à lui seul il puisse accorder la justice devant Dieu. Selon eux, il fallait bine que nous nous fassions un certains nombre de choses selon la Loi… sinon… pas de justification ! Ce fut un combat mené par Paul pour dire que seule la foi en Jésus, indépendamment des actes, accorde le salut. Cela ne veut pas dire qu’après nous n’avons rien à faire, bien au contraire. Puisque nous avons été réconciliés en Dieu par Jésus, posons des actes qui manifestent que nous avons reçu le salut, la vie de Dieu…
Combien de chrétiens laissent entendre qu’il suffit d’être baptisé. Oui, mais si nous ne vivons pas à l’image de Jésus, à quoi cela sert-il. Diaconia vient rappeler l’importance du service du frère, de la proximité avec lui… C’est un point essentiel que rappelle le pape François à son Eglise : comment être disciple de Jésus si l’on ne se rend pas proche des pauvres… non pour avoir le salut, mais parce que Dieu, d’abord, nous a aimé et que nous voulons vivre à sa suite. Ainsi cette femme connait sa situation, mais elle ose croire que Dieu l’aime par-dessus tout. Ainsi elle peut aller en paix. A nous de vivre de même. EH