Rejouissez-vous, le Seigneur est proche de vous

3ème dimanche de l'Avent

Isaïe 35, 1-10 ; Jacques 5, 7-10 ; Matthieu 11, 2-11
Après la prédication de Jean-Baptiste, rapportée dimanche dernier, voici un autre épisode de Matthieu, où Jean-Baptiste se pose des questions au sujet de Jésus. Compte tenu de l’attitude plutôt libérale de Jésus, qui accueille les pécheurs et mange avec eux, qui invite des publicains comme disciples, il est normal que Jean-Baptiste, le rigoriste, demande vérification. Que le Christ questionne à son tour les spectateurs de la séquence : qu’êtes-vous allés voir au désert ? confirme la difficulté de se convertir au nouveau visage de Dieu. Ce questionnement de Jésus pourrait laisser entendre que nombres de contemporains sont allés voir Jean-Baptiste et qu’ensuite, ils ont continué de vivre comme avant. Ils sont allés voir un homme original, mais ils n’ont pas mesuré que c’était le commencement du changement annoncé par Dieu.

 

Fort habilement, la liturgie met en parallèle à l’Evangile un texte d’Isaïe, comme première lecture : “allégresse et joie les rejoindront ; douleur et plainte s’enfuiront… car il vient lui-même et va vous sauver.” Les temps messianiques ne sont pas des temps de catastrophe, de destructions ni de condamnation. Pour Isaïe c’était l’annonce du retour des exilés dans la Terre d’Israël, signe du retour en grâce aux yeux du Seigneur.

 

Cet appel à la joie devrait faire résonner en nous les premières paroles de l’exhortation du pape François, sur “la joie de l’Evangile”… et aussi sur son insistance, dans la toute première partie, pour que les chrétiens n’aient plus une mine de déterrés : “ Il y a des chrétiens qui semblent avoir un air de carême sans Pâques”. n°6. Ce troisième dimanche de l’avent s’appelait autrefois “Gaudete, soyez dans la joie”. Ce dimanche insiste sur la certitude que le Seigneur se rend proche. De quoi l’Eglise que nous sommes est-elle témoin ? En quoi la prédication et l’annonce, la catéchèse et l’Evangélisation sont source de joie pour aujourd’hui. Certes les temps sont durs, et l’on parle davantage de crise que d’espérance.

 

Quand nous relisons les évangiles, nous découvrons que le Christ est joie pour les petites gens rencontrées, malades, pécheurs, exclus : il leur redonnait confiance et dignité, il leur faisait entendre que Dieu ne les avait pas abandonnés, au contraire, il s’était approches d’eux. Si le pape François nous invite à aller aux périphéries, ce n’est pas pour les enfoncer dans leurs détresses, dans leurs humiliations ! Et s’ils viennent chez nous, dans nos “permanences » ce n’est pas pour s’entendre dire leur catalogue de fautes et infidélités. Il y a pour nous, acteurs dans l’Eglise, des chemins à dépoussiérer, à rendre droits et non tortueux ou bosselés, afin que ceux qui viennent, cabossés par les aléas de la vie, ne le soient encore davantage lorsqu’ils seront passés par l’église ou le presbytère.

 

Comme Jean-Baptiste, ou Elie, ou Paul ou Jésus, c’est entre nos mains qu’est confiée la Bonne Nouvelle de Dieu qui se rend proche. Que la proximité de Noël devienne temps favorable pour notre propre conversion afin d’en fait bénéficier nos proches et nos amis, proches ou lointains de l’Eglise : à eux aussi il nous faut porter la Bonne Nouvelle. E.H.

 

Nous aurons une pensée, et un peu plus, pour la paix : semaine de prière pour la paix avec Pax Christi (13-20 décembre).