Paix aux hommes que Dieu aime.

Fête de Noël

Isaïe 9, 1-6 ; lettre à Tite, 2,11-14 ; Luc 2, 1-14.
Il m’est difficile de lire les textes de la liturgie de Noël sans penser aux syriens, ceux des camps, en Turquie, Liban, Jordanie, ceux aussi qui meurent sous es bombes après que le permis de tuer ait été accordé au dictateur en échange de la livraison des armes chimiques. “Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière… le joug qui pesait sur eux, tu l’as brisé” (Isaïe 9, 1-6). Un enfant nous est né, on proclame son nom : “Prince de la Paix”.

 

En écho à Isaïe la lettre de Paul : “La grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes” Serai-je devenu hérétique ou blasphémateur en récusant ces affirmations lénifiantes… Or je n’évoque ici que les personnes victimes des armes de guerres. Or, de plus en plus d’homes et de femmes, d’enfants aussi souffrent et meurent des suites de guerres économiques, où la première valeur n’est pas la vie humaine, mais l’argent. Les professionnels de la bourse viennent d’accuser le pape de communiste pour avoir osé rappeler quelques vérités fondamentales de l’enseignement social de l’Eglise. Cela fait bien longtemps qu’on a mis sous le boisseau les paroles dérangeantes de l’Evangile. “On reconnaitra que vous êtes mes ais à l’amour que vous avez les uns pour les autres”. (St Jean)

 

Je ne pense pas être hors Eglise quand j’associe la venue de l’enfant Jésus et l’appel à la fraternité. Peut-être ai-je mal lu l’exhortation apostolique du pape François et son message pour le premier janvier… mais je ne pense pas me tromper en appelant de tous ses vœux la venue d’un monde qui choisit la fraternité comme valeur première pour une humanité nouvelle. La foi, ce n’est pas d’attendre que ce monde vienne en se croisant les bras, la foi, c’est choisir de répondre à l’appel de Jésus qui vient pour le salut, pour la réconciliation (mot que st Paul semble préférer dans certaines lettres.)

 

Nous aimons cette belle fête de Noël, pleine d’espérance à cause d’un enfant. Plein d’allégresse nous allons chanter “il est né le divin enfant… Saurons-nous avec la même allure dire “de la crèche au crucifiement”, sans y inclure une pause afin de mesurer ce que nus sommes en train de chanter. Nous connaissons des gens que la souffrance ou la maladie ont marqués, et nous les accompagnons du mieux que nous pouvons, conscients de la limite de nos mots, mais certain que notre présence eut les aider à porter l’insupportable. Sans doute c’est là que se trouve le secret de Noël : l’affirmation que Dieu est proche de nous… Il n’est pas le tout-puissant, il est le tout proche. A nous de lui ressembler dans la rencontre des frères. Heureux Noël.
Abbé Emile Hennart