Celui-ci est mon fils bien-aimé
Fête du baptême de notre Seigneur
Isaïe 42, 1-7 ; Actes 10, 34-38 ; Matthieu 3, 13-17.
Avec le baptême du Christ se termine le cycle de Noël. Nous allons retrouver la lecture de Matthieu en lecture des dimanches ordinaires. Retenons pour ce dimanche une redondance de l’épiphanie : proclamation de Jésus au monde. Alors que le récit de l’Evangile laisse entendre un baptême dans la discrétion, la liturgie laisse entendre, comme pour l’épiphanie la proclamation au monde., en particulier comme annonce de la venue de Jésus Fils de Dieu. Mais l'es évangiles préfèrent que cette découverte soit faite après avoir vu et entendu le parcours de Jésus : sur la Croix se révèle le croyant qui ose dire celui-ci est vraiment Fils de Dieu.
Pour la seconde lecture, la liturgie ne retient que quelques lignes du très long récit rédigé par saint Luc pour présenter la rencontre de Pierre et de Corneille et le baptême de sa famille (ch. 10-11). Alors qu’il vient de présenter le futur apôtre des nations (Paul), Luc montre avec une multitude de détails la progression de l’annonce de l’Evangile aux païens réalisée par Pierre. Cela supposait conversion de Pierre avant celle du centurion. Pierre affirme que Dieu ne fait pas de différences entre les personnes et qu’il accueille tout homme qui fait ce qui est juste… A nous aujourd’hui de faire découvrir ce même Jésus auprès de notre entourage.
Quant à la première lecture, tirée du prophète Isaïe, elle vient présenter un Dieu qui n’est pas le tout-puissant, mais le tout-proche, et en particulier le tout-proche des petits. Voilà qui devrait réjouir l’actuel pape François, ainsi que ceux qui acceptent de revoir leur copie de la papauté (ou de ses représentants). “Il n’écrasera pas le roseau froissé, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit…”.
Accueillir tout homme !!! Je viens de lire un article de La Croix sur les pleurs des enfants pendant la messe… et cela qui gênerait certains qui invitent les parents à ne plus venir avec leurs enfants. Alors je me remémore cette histoire, certes ancienne, d’u père rédemptoriste, habitué aux grandes homélies lors des missions et qui supportait mal qu’un tout jeune enfant fasse le tour du carré de bancs où étaient assis ses parents. Rien que de le voir marcher le dérangeait, jusqu’au jour où il interroge les parents… qui s’expliquent… En conclusion… la prochaine fois, je continuerai mon homélie tout en disant “Mon Dieu je vous l’offre !”.
Fin novembre le pèlerinage diocésain en Terre sainte célébrait le dimanche avec les chrétiens de Bethléem, chrétiens palestiniens arabes Il y avait beaucoup de jeunes, et aussi pas mal d’enfants… personne n’était dérangé de voir les enfants sortir des bancs et déambuler dans les allées… cela faisait partie de la vie… A croire qu’en Europe ce soit l’inverse. A croire que l’occident chrétien a pris soin d’étouffer toute velléité de bouger le petit doigt : quelle religion du silence, de l’Ordre, avons-nous installé au point que même Jésus-Christ se verrait mal vu de laisser venir à lui les petits enfants… Petite boutade : comment ces enfants auraient-ils le désir de devenir prêtre si on les empêche d’aller à l’église ?
On retiendra aussi de cette fête l’affirmation que Jésus est le Fils bien-aimé du Père. Cela nous semble évident… pourtant ceux qui lisent actuellement l’Evangile de Jean en maison d’Evangile découvriront que le conflit le plus important que révèle l’évangéliste, c’est le refus de reconnaitre en cet homme Jésus l’envoyé de Dieu, celui qui fait les œuvres de Dieu, le Fils du Père. Il ne faut pas croire que ceci est facile à affirmer. Encore aujourd’hui, bien des croyants se refusent à affirmer Jésus, Fils de Dieu Père… tellement cette affirmation est énorme. Nous connaissons l‘affirmation du philosophe : “Dieu est Dieu, non de Dieu !” Pourtant, depuis Noël nous affirmons aussi qu’il est homme, nom de Dieu ! Abbé Emile Hennart