Si tu es le fils de Dieu...

Premier dimanche de carême.

Genèse 2, 7-9 et 3, 1-7 ; Romains 5, 12-19 ; Mt 4, 1-11

Pour commencer le carême 2014, voici une prière de Jean Debruyne qui peut alimenter notre ressourcement :

 

Mon Dieu, je ne viens pas te demander

De faire un bon carême

Mais de faire un bon moi-même

Je ne viens pas te demander

De m’apprendre à me priver

Mais de m’apprendre à aimer

Je ne viens pas te demander

La justice des sacrifices

Mais la justice du cœur

Non pas le mérite, mais le pardon

Non la pénitence mais la joie

Car elle est pauvre

 

Pour commencer de temps du carême, le lectionnaire nous propose de relire le texte de Genèse ch.3 appelé aussi le récit du paradis ou hors du pays d’Eden. Ce texte, au cours des âges (chrétiens), a reçu une telle quantité d’interprétations qu’il vaut la peine de rechercher quelques repères de l’ordre de l’éxègèse avant de vouloir en faire une lecture “spirituelle”.

 

Une lecture honnête voudrait que chacun commence par découvrir que ce texte fait partie d’un ensemble, ch. 1 à 11 de la Genèse, que l’on peut intituler “Avant le début de l’histoire de l’Alliance”. Ces quelques chapitres ne sont pas un récit d’histoires vraies, mais une manière de raconter, sous forme de récits, comment le croyant, à qui est confié le Livre des Ecritures, perçoit le rapport de Dieu à l’homme, et de la créature dans l’ensemble de la création. Au début de ce récit (ch 2 et 3), il est dit que Dieu lui-même façonne l’homme, qu’il lui donne de son souffle. Le précédent récit, Genèse ch.1, celui qui ouvre à l’ensemble de l'Ecritures (juive et chrétienne) rappelle le don de la terre que Dieu fait à l’homme, sa responsabilité à l’égard du créé, mais aussi l’affirmation souvent oubliée par les moralistes : “Et Dieu vit que cela était bon, c’était très bon”. Il est même évoqué, à plusieurs reprises, le soin que Dieu prend à ce que l’être humain, homme et femme, soit épanoui au milieu de sa création.

 

Etape suivante de la réflexion des écrivains sacrés : l’être humain reste libre de choisir… Il est des gens qui reprochent à Dieu de nous avoir créés libres de choisir, en résumé : choisir le bien ou le mal… Nos ancêtres dans la foi ont considéré que c’était un don de Dieu que cette liberté, avec les risques encourrus… mais il est inclus que Dieu n’abandonnait pas l’homme sans lui prodiguer des conseils, des mises en garde et parfois des garde-fous : ainsi "tu ne tueras pas" est-il un garde-fou, mais l’homme peut encore franchir la barrière, -ce qu’il fait allègrement semble-t-il au vue des l’histoire des guerres du XXème et XXIème siècle…  

 

Les premiers chapitres de la Genèse racontent que Dieu aurait bien voulu tout détruire, et qu'il ne l’a pas fait (l’histoire du Déluge, l’histoire de la tour de Babel). Il faut pouvoir lire d'une seule traite ce début de l'Ecriture, tout ce qui précède Abraham… Avec le chapitre 12 et Abraham, la Bible quitte le genre de récit de type mythologique pour entrer dans "l’histoire de l’Alliance". Cette histoire comporte une bonne part de symbolique, mais son commencement, au ch. 12 est significatif du rapport de Dieu à l'homme: un appel, une réponse, une promesse et une bénédiction.

 

Ainsi en est-il de toute histoire humaine. C’est une vocation, et nous répondons (ou non), c’est aussi une promesse d'être accompagné, que l’on retrouvera en fin d’Evangile de Matthieu : "et moi je suis toujours avec vous…" Enfin entre Dieu, Abraham et sa descendance, c’est une histoire de confiance (confiance parfois brouillée… mais confiance quand même). A nous aujourd’hui, au début de ce carême de retrouver confiance en Dieu qui nous tend la main, en Jésus son Fils, en l’Esprit qui poursuit son œuvre.en nous, en toute liberté de notre part. "Donn e-moi la joie d'être sauvé et de vivre en ta présence!" EH

 

Ce dimanche aura lieu, dans les diocèses, l’appel décisif des catéchumènes, adultes qui recevront le baptême dans la nuit de Pâques.