Comment tes yeux se sont-ils ouverts ?
4ème dimanche de carême
1 Samuel 16, 6-13. Samuel choisit le jeune David ;
Ephésiens 5, 8-14. Appelé vivre à la Lumière : Réveille-toi!
Jean 9, 1-41. Le chemin d'un aveugle guéri vers la foi, contre l'opinion de beaucoup .
Les grandes figures de l’Evangile, les grands textes de l’Ancien Testament défilent l’un après l’autre au cours de ces dimanches de carême : la samaritaine, L’aveugle-né ; l’appel de David, etc.
Dans l’ancien Testament, le choix de David vient interroger notre manière de désigner les “chefs”. Samuel, le prophète, chargé de repérer le choix de Yahvé pour un futur roi est orienté par l’entourage vers Jessé, lequel présente ses enfants dans l’espoir que l’un d’eux soit l’élu. Comment se fait-il qu’il n’est pas mis sur la liste le plus jeune… un rouquin. Ce n’est pas d’aujourd’hui ni d’hier qu’un dernier, qui lus est qui défrise par sa coiffure soit écarté de la course aux chefs. Rien n’explique l’attitude du prophète…
Bien sûr la rédaction de l’histoire de Samuel et du choix s’est faite après coup, bien après coup, alors que David reposait depuis longtemps déjà dans la tombe… Ce récit, qui se présente comme historique, se trouve à la racine de la saga du Messie à venir, fils de David. David, malgré ses fautes demeurera la figure du roi grand et généreux tel qu’on aimerait qu’il soit pour guider le peuple de Yahvé. Son successeur, Salomon n’est pas non plus celui qui pouvait avancer ses titres de noblesse : le benjamin d Davis, né dans des conditions obscure, fils de Bethsabée. Lui aussi fera preuve de grande sagesse dans la gestion du Royaume. Une lignée royale se dessine, se redessine dans les propos des écrivains de l’école deutéronomique. Avaient-ils raison, ces écrivains sacrés des temps anciens ? C’est pourtant à ces récits anciens qu’on se réfère pour tracer la figure du roi d’Israël et de son descendant. C’est à cette figure que se réfèrent les premiers chrétiens quand ils parleront de Jésus fils de David.
L’évangéliste Jean ne parle pas beaucoup de la lignée de David d’où naitrait le messie. Il préfère présenter quelques figures qui accèdent à la lumière. Il y avait d’abord Nicodème qui mettra du temps avant de se décider pour Jésus ; il y a ensuite la samaritaine et ses compatriotes de Samarie qui font bon accueil au messie, sauveur du monde… Il y a aujourd’hui l’aveugle de naissance, qui doit se défendre seul contre tous, et qui reconnaitra en fin de récit que Jésus est le Fils de l’homme. Fils de l’Homme, expression préférée par Jean à celle de Fils de David c’est à méditer. L’évangile de Jean montre, à partir du ch. 5 une succession d’oppositions à Jésus. Il ne peut pas venir de “Dieu” affirment les hautes autorités. Après la multiplication des pains, quelques-uns restent auprès de lui : “A qui irions-nous ?”.
Aujourd’hui, au ch. 9 Jean ontre les apôtres qui discutent, en début de récit, sur l’origine du mal survenu en cet homme. Nous pouvons alors suivre au long du chapitre, le cheminement de cet homme guéri qui parle d’abord de l’homme Jésus, celui qui l'a guéri de sa cécité, qui ne sait pas si son guérisseur est pécheur ou non : son bon sens l’amène à reconnaître en ce guérisseur un proche de Dieu… ce que ne pensent pas les hautes autorités qui l’expulsent de la Synagogue. C’est alors que Jésus se révèle dans la pleine lumière : le Fils de l’homme. L'aveugle guéri comprend tout de suite. [L'aveugle qui dit je crois, ressemble au catéchumène qui dans la veillée de Pâques dit "Je crois", est baptisé et entre dans l'Eglise (la bergerie), par la porte qu'est le Christ (Jean ch. 10)?
La fin du chapitre 9 signifie le renversement sur “qui est aveugle ?” Cela peut nous faire sourire, mais était-ce évident à cette époque de choisir pour ou contre Jésus ? Comme à la sortie de Jéricho selon Marc ch. 10, un aveugle se retrouve seul sur le chemin derrière Jésus : les autres… Jean n’en parle pas non plus. Pourtant on les retrouvera au chapitre 10, dans la bergerie, où se trouve aussi l’aveugle qui a choisi son guérisseur comme bon berger, qui guide sur le bon chemin. Reste pour l’instant une question : comment venir à la lumière… nul ne vient moi si l’e Père ne l’appelle, encore faut-il répondre à cet appel. EH