Sur la route d'Emmaüs

3ème dimanche de Pâques

Actes 2, 14-33 ; 1 Pierre 1, 17-21 ; Luc 24, 13-35

 

Jérusalem soleil levant Jérusalem soleil levant  Nous connaissons bien (trop bien) cet évangile dit “des disciples d’Emmaüs”. Le chemin du partage de vie semble durer un certain temps. Deux disciples expriment leur désarroi devant un inconnu qui les rejoint. Attitude bien compréhensible de deux personnes qui déballent le fond de leur cœur au point de conclure : “nous espérions qu’il serait le libérateur d’Israël… mais voilà le troisième jour qui passe”.

Est-ce au cours de cette journée, est-ce au cours des quarante jours qui suivirent que les disciples purent mettre en référence à leur expérience et à leur trouble des sections entières de l’Ancien Testament… peu importe. Leur itinéraire préfigure celui des croyants d’hier à aujourd’hui : c’est un chemin qui confronte expérience personnelle ou ecclésiale et expériences rapportées dans les Ecritures.

 

Quand le pape François évoque l’expérience de la rencontre avec Jésus aujourd’hui c’est quelque chose de cet ordre-là que nous sommes appelés à vivre. Et quand François invite, le jour de la canonisation de Jean XXIII et Jean-Paul II à collaborer avec le Saint Esprit il invite à la même démarche, en vue de restaurer et d’actualiser l’Église “selon sa physionomie d’origine”, la physionomie que lui ont donnée les saints au cours des siècles. N’oublions pas que ce sont, justement, les saints d’hier et d’aujourd’hui qui vont de l’avant et font grandir l’Église.

 

Cette attitude de relier Jésus à l’Ancien Testament, nous la retrouvons sur la bouche de Pierre, dans la première lecture : “C’est de lui que parle le psaume de David : … Tu ne peux pas m’abandonner à la mort, ni laisser ton fidèle connaître la corruption…”

 

Nous aimerions bien avoir des confirmations physiques, matérielles de la résurrection. Mais cela n’est pas possible, et notre attente ne peut être satisfaite, car c’est une attitude de foi, non de vérification de preuve. Ce Jésus qui a passé en faisant le bien Dieu ne l’a pas abandonné. De même il ne nous abandonnera pas. Pas de preuve… simplement ce milliard de croyants dans le monde (sans doute plus) qui ont vibré en même temps que les centaines de milliers rassemblés à Rome. Ce n’est pas une preuve, c’est seulement la trace que le passage de cet homme Jésus, Verbe de Dieu, connue à produire des graines de croyants, des croyants qui, au nom de leur foi, cherche encore et toujours, à aimer leurs frères ; à leur porter quelque chose de l’amour et de la vie reçues. EH.