Je suis la porte… mes brebis entendent ma voix.
4ème dimanche de Pâques
Actes 2, 36-41 ; 1 Pierre 2, 20-25 ; Jean 10, 1-10 Dimanche des vocations
Statue du 3ème siècle La parabole de la porte, puis celle du berger suivent immédiatement la guérison de l’aveugle-né (ch.9), juste après qu’il ait dit à Jésus : Je crois. Ce n’est pas un hasard dans la construction par Jean de son Evangile. En effet, au cours du ch.9 l’aveugle prend la défense de Jésus, de plus en plus ouvertement, contre les adversaires. La progression de l’aveugle dans ses affirmations témoigne du progrès que tout catéchumène, que tout baptisé doit faire concernant Jésus : Jésus, c’est cet homme qui l’a guéri. Puis il dit que c’est un prophète ; enfin à la question de Jésus crois-tu au Fils de l’homme, il répond sans détour : “Je crois”. C’est cette même phrase que tout baptisé proclame avant de recevoir le baptême et d’entrer dans l’Eglise. Il était logique pour Jean de continuer le récit sur cet aveugle qui professe sa foi par son entrée : la porte, c’est le Christ, et le Christ se conduit comme un bon pasteur à l’égard de celles et ceux qui ont mis en lui leur confiance.
Il nous faudrait encore méditer sur le type d’enclos tel qu’en parle Jean, où l’on va et vient, ou l’on entre et l’on sort… On imagine plus facilement le pape François que Pie X, à la porte de cet enclos, à coté du pasteur éternel qu’est le Christ. Cet évangile, dont il faudrait lire le chapitre entier peut servir tout à la fois de méditation sur l’Eglise et sa mission d’être ouverte et d’accueillir sans devenir une forteresse. C’est tout autant une méditation sur Jésus qui donne sa vie, (seconde partie des paraboles de la porte et du bon pasteur). La liturgie a pris l’habitude de découper en trois parties cet évangile pour nous la donner en pièces détachées sur trois ans, le 4ème dimanche après Pâques. “Quelle Eglise ?” Pour cette réflexion le pape François exprime des souhaits, comme une Eglise au dehors, il propose aussi des réformes difficiles à mettre en œuvre, tant les habitudes acquises par l’Eglise post-tridentine ont imprégné la chrétienté d’Europe. Une Eglise ou il fait bon aller et venir… d’après saint Jean ! Une Eglise où pasteurs et brebis se reconnaissent à la voix… Gardons au cœur aujourd’hui de méditer et de prier pour l’Eglise du XXIème siècle.
Dans la seconde lecture c’est un autre visage qui nous est donné à méditer : le visage du Christ humilié et crucifié : c’est grâce à lui qui nous sommes revenus et que nous prenons part à la vie avec Dieu. Occasion pour l’apôtre Pierre de nous inviter à unir notre propre condition humaine et souffrante à la condition qui fut celle du Christ, Lui, le berger qui veille sur nous..
Dans la première lecture, beaucoup de personnes étaient assemblés autour du Cénacle, le jour de Pentecôte. Ils ont écouté Pierre, ils ont remarqué son discours. Alors ils demandent le baptême et, de ce fait ils passent par la porte qu’est le Christ et deviennent membres de la première communauté d’Eglise. En fin de chapitre (42-16), on a des détails sur ce qui fait la vie originale de la communauté, autour de la lecture des Ecritures et de l’enseignement des apôtres, autour du partage du pain eucharistique, autour de la prière, autour de la charité fraternelle. Ces quatre points servent de repères pour la vie des communautés chrétiennes depuis deux mille ans (Souvent résumés dans la triple expression : “Parole annoncée, Parole vécue, Parole célébrée”).
Puisque ce dimanche est celui de la prière pour les vocations… participons à la méditation de l’Eglise pour que nous soyons chaque jour davantage corps de Christ, maison de Dieu et Temple de l’Esprit. Participons au désir de faire grandir les vocations, au service de tous, ceux déjà rassemblés dans la bergerie, et ceux, plus nombreux encore qui ne sont pas dans le bercail. E.H.