De même que le Père...moi aussi je vous envoie

Fête de la Pentecôte

Actes 2, 1-11 ; 1 Corinthiens 12, 3-13 ; Jean 20, 19-23

Les représentations que les artistes, peintres et sculpteurs, ont données de l’évènement Pentecôte imprègne nos esprits. Ils ont, en quelque sorte “fixé” l’événement du cinquantième jour comme l’aurait fait une plaque photographique. Peut-être serait-il utile de demander au rédacteur, l’évngéliste Luc, ce qu’il avait en tête quand il dépeint, avec ses mots à lui, son introduction aux activités de la première Eglise. Gardons de ce récit le regard d’une vision… au moment de la transition entre l’intérieur et la crainte qui garde enfermés et l’extérieur où l’annonce par Pierre représente la mission désormais confiée à toute l’Eglise : “de toutes les nations faites des disciples”. C’est ainsi, selon Matthieu, la dernière recommandation de Jésus au groupe des Douze et des disciples. L’énumération des nations faite au début du chapitre 2 des Actes est une manière d’exprimer la réalisation attendue. Comme toute introduction d’un livre, ce récit résume en quelque sort le contenu de la vie des premières communautés. Ce chapitre 2 est comme une action de grâce pour tout ce qui s’est accompli au cours des cinquante premières années.

 

S’il nous fallait aujourd’hui décrire la vision de l’Eglise du XXIème siècle comme Luc le fit du premier siècle, à quoi serions-nous attentifs ? Pentecôte d’hier, pentecôte d’aujourd’hui. L’assemblée de canonisation de deux papes, mais aussi la fidélité au quotidien de tant et tant des baptisés, hommes femmes, prêtres et laïcs. Dans la première assemblée au Cénacle, il y avait aussi quelques femmes, dont Marie. Pourquoi n’avoir retenu que Marie et non les autres femmes, en plus des apôtres ?

Là où il n’y a plus "ni homme, ni femmes", selon Paul, certains zélateurs du culte ont réintroduit les distinctions, comme les enfants de chœurs garçons en haut des marches, les enfants de chœur filles en bas des marches, l’interdiction faite aux femmes de donner l’eucharistie… Est-ce bien cela, l’Eglise que le Christ a fondée et que les apôtres ont propagée au souffle de l’Esprit.

 

Nos trois diocèses Lille, Arras et Cambrai ont commencé un chemin de synode. La forte dimension liturgique des assemblées témoignent de l’attente du don de l’Esprit pour oser sortir de nos étroitesses et petitesses. Pierre et les Onze ont su vivre au souffle de l’Esprit au cours de leurs longues pérégrinations et conflits. Puissions-nous aujourd’hui encore devenir digne de l’attente que le Christ avait envers les siens…De quel Christ ont-ils été les témoins, de quel Christ sommes-nous les témoins ?

 

Cette semaine, une question m’était posée sur la difficulté par Jean-Baptiste de reconnaitre en Jésus l’envoyé du Père. Il suffit de relire la prédication de Jean-Baptiste, un homme rigoriste un prophète qui annonçait un Dieu qui manierait la hache et le feu contre les pécheurs (et ils étaient nombreux). Or Jésus s'est mis a fréquenter les pauvres, les pécheurs, les publicains et hors-la-loi. Cela Jean-Baptiste ne l’a pas facilement accepté… de même qu’aujourd’hui une partie de l’Eglise n’accepte pas les paroles de François qui dit préférer une Eglise accidentée blessée et salie d’avoir fréquenté les chemins de traverses plutôt qu’une Eglise malade de son confort et enfermée dans ses certitudes. (La joie de l’Evangile n° 49). Ainsi ont été les premiers disciples de Jésus au soir de Pentecôte. EH