Voici ton roi monté sur un ânon

14ème dimanche ordinaire

 

La lecture de Zacharie avec l’histoire d’un roi monté sur un âne peut sembler secondaire dans l’histoire du salut. Or, cette évocation sera reprise par les évangélistes, en particulier par saint Jean 12. Zacharie évoque la victoire des Maccabées sur les grecs persécuteurs, en –146. Or St Jean reprend cette parole du prophète, à propos de Jésus dont certains voulaient faire leur roi, militaire qui expulserait les romains. Jésus n’est pas présenté monté sur un cheval, comme les romains, mais sur une pauvre monture…   que l’on comprenne bien, car ce n’est pas uniquement une posture spirituelle et affective, mais un messie pauvre dans le quotidien de l’existence. Demandez à Jules II comment il se présente à Luther ! Demandez au pape François ce qu’il attend de son Eglise aujourd’hui : “je préfère une Eglise blessée, accidentée et sale pour être sortie par les chemins, plutôt qu’une Eglise malade de la fermeture et du confort de s’accrocher à ses propres sécurités”.

Dans notre prière nous pouvons méditer sur les moyens faibles que le Christ oppose aux grands de la terre en vue d’instaurer son Royaume, hier comme aujourd’hui !

 

En écho à cette première lecture, l’Evangile nous révèle la prière de Jésus, prière de louange et d’action de grâce pour ce que les pauvres accueillent la Bonne nouvelle. Cette présentation de la prière de Jésus a lieu au moment où sa prédication n’est pas reçue par les élites… Pourtant, les personnes instruites et intelligentes devraient recevoir avec plus de facilité les enseignements de Jésus. Pourquoi ce rejet, hier comme aujourd’hui ?

 

Jésus s’intéresse à ceux qui sont dans la peine et sous le fardeau… Une belle image pour signifier que les autorités religieuses du pays ont multiplié les règlementations et exigence, au point que la plupart des brebis du troupeau se sont senties coupables et exclues… Là encore, le pape François interroge son Eglise pour les barrières douanières réinstaurées par les responsables ecclésiastiques et qui empêche les petites gens et les pécheurs d’approcher… (Evangelii gaudium n° 47)

 

Prendre le joug du Christ, doux et humble de cœur n’est va une invitation une spiritualité doucereuse. Il ne s’agit pas de porter sa propre relation à Jésus dans un divin échange “lui et moi”, mais de porter ensemble notre existence, notre relation au frère, notre relation à Dieu. Devenir disciple de Jésus ce sera de marcher à sa suite, comme l’on fait les Douze et, à leur suite, des générations de croyants… ceux des cathédrales, ceux des favelas, ceux de nos propres communautés de base. EH