Devons-nous payer l'impôt à César ?

29ème dimanche ordinaire

Isaïe 45, 1-6 ; 1 Thessaloniciens  1, 1-5 ; Matthieu 22, 15-21

 

Il est intéressant d’avoir le début de la première lettre (connue) que Paul envoie à des chrétiens. Il n’est pas seul à écrire, puisque sont associés Silvain et Timothée. En lisant la suite nous apprendrons que la question des morts tracasse les Thessaloniciens. Cette lettre comme bien d’autres (excepté les Galates) commence par une action de grâce pour l’œuvre d’évangélisation qui s’est réalisée chez eux. Nous savons, par les Actes, qu’il a dû fuir précipitamment en raison d’une conspiration venue des Juifs. La certitude de Paul est que tous nous avons été choisis et aimés par <Dieu, que l puissance et l’action de l’Esprit sont sur nous. Ce dimanche à la cathédrale seront ordonnés trois diacres… Ils pourront vivre leur ministère que sous l’action de l’Esprit, accompagnés par notre prière, et plus si nous sommes proches d’eux.

 

L’Evangile de ce dimanche précède le ch. 23 de Matthieu où Jésus explose en invectives contre les pharisiens. Ce dimanche nous voyons exposé un des nombreux pièges tendus à Jésus : son ministère dérange et les pharisiens inventent tout ce qui pourrait mettre dans l’embarras Jésus et le décrédibiliser aux yeux des petites gens. Le Jésus doux et humble de cœur apostrophe durement ces hypocrites et montre leur mauvaise foi. De cet épisode les chrétiens ont surtout retenu la finale : “rendez à >César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu” avec une interprétation qui n’est probablement pas très juste : est-ce que nous devons abandonner les affaires de la société pour ne vivre que le regard tourné au ciel ?

 

Ce n’est pas l’esprit des pères du concile dans la rédaction de Gaudium et spes, ce n’est pas l’intuition des membres du synode provincial du Nord quand ils invitent les chrétiens des paroisses à se donner les moyens de connaître le monde dans lequel vivent les hommes et les femmes du Nord-Pas de Calais. Nulle part on ne voit <Jésus vouloir séparer l’amour de Dieu et l’amour du prochain… mais ces quelques lignes de Matthieu 22 ont été une bonne occasion de se laver les mains, ou plutôt de ne pas se salit ! Le pape François vient de redire à sa manière cette attitude participative aux affaires du monde en affirmant : “Je préfère une Eglise accidentée, blessée et sale pour être sortie par les chemins, plutôt qu'une Eglise malade de la fermeture et du confort » Evangelii gaudium 49.

 

Les prochaines conférences dans le diocèse sur “note bien commun” vont dans le même sens. La question sociale déjà évoquée par Léon XIII n’est toujours pas solutionnée et il serait regrettable que les chrétiens se replient sur leurs églises et leurs chapelles oubliant que le Seigneur les appelle sur les routes des hommes.

 

Pour conclure, admirons la première lecture où Isaïe affirme que Dieu a choisi un étranger, un païen du nom de Cyrus pour délivrer son peuple alors qu’il ne connaissait même pas Yahvé. Cela ressemble à une mise en garde contre toute exclusion dont les chrétiens semblent parfois les partisans, au nom de je ne sais quelle pureté légale. EH