Je veillerai sur mes brebis

Le Christ roi de l’univers

Ezéchiel 34 11-17 ; 1 Rois 15, 20-28 ; Matthieu 25, 31-46

 

A partir d’un mot peut-on définir ce qu’est l’expression Christ Roi. Chacun utilise des images, des représentations pour préciser ce que cela veut dire à propos de Jésus. On connait la discussion de Jésus et Pilate : Es6tu roi ? C’est toi qui le dit ! (Jean ch. 18). On connait aussi la fuite de Jésus, après le geste du pain partagé, en saint Jean ch. 6. Cela doit donc nous rendre prudent sur l’affirmation Jésus est roi, surtout lorsqu’au début du XXème siècle, lorsque la fête a été proclamée, il y avait conflits entre tenant de la Royauté (les chrétiens) et tenant de la république. Pie XI, en 1925 institue une fête pour honorer le Christ en mettant en lumière l'idée que les nations devraient obéir aux lois du Christ.

Lors de la refonte liturgique en 1969, le titre a été modifié en "Christ Roi de l'univers", mettant l'accent sur l'idée que dans le Christ toute la création est récapitulée. C’est plus qu’une nuance. La fête se situe en conclusion de l’année liturgique… Dimanche prochain un autre cycle commence avec le premier dimanche de l’Avent.

 

Le Bon Pasteur - Césarée Le Bon Pasteur - Césarée  
Statue du 3ème siècle
Statue du 3ème siècle
Il est intéressant, dans notre méditation, de s’arrêter longuement au texte d’Ezéchiel (première lecture). Le prophète parle au nom de Dieu. Le peuple a été dispersé par la ruine de Jérusalem sous Nabuchodonosor, et Ezéchiel n’annonce pas la venue d’u Roi tout puissant, mais d’un berger qui rassemblerait son troupeau. “C’est moi qui ferai paître mon troupeau, c’est moi qui rassemblerai … la brebis perdue, je la chercherai, celle qui est blessée, je la soignerai, celle qui est faible, je lui rendrai des forces… Voici donc une image bien différente du Roi terrestre qui fait sentir son pouvoir sur ses sujets. Il est bien regrettable que certains courants de pensée utilisent l’image royale de notre occident chrétien, oubliant l’image pastorale qui a prévalu durant bien des siècles pour désigner le Christ bon pasteur, et représenté avec la brebis affaiblie protée sur ses épaules.

 

Quant à l’Evangile de Matthieu 25, il peut être, lui aussi, source de contre-sens. Ceux qui lisent actuellement Jean en maison d’Evangile découvrent que le jugement selon Jean, c’est- soi-même qu’on le fait quand on choisit ou que l’on refuse Jésus, Parole de Vie. Le Christ ne vient pas juger mais montrer la lumière qui vient de Dieu : on prend ou on ne prend pas : il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu…

 

J’aime bien, dans l’évangile de ce dimanche, selon Matthieu 25, constater que les uns comme les autres n’ont pas reconnu Jésus, puisque les uns comme les autres lui demandent “Où étais-tu ? Quand sommes-nous allés à toi ?”  “Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ” Cette affirmation est sans doute une manière de comprendre que le pouvoir qu’exerce Jésus est un pouvoir qui se met au service de ce qui est faible, petit ; un roi qui partage le sort des plus humbles.

 

Les grands de ce monde, ceux qui veulent manifester leur puissance, leur toute puissance devraient méditer ce modèle “Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. Je ne pense pas ici seulement à Deach, je pense aussi aux capitaines d’industrie, aux autorités financières qui ont un autre regard sur l’autre, l’autre dont Jésus s’est rendu proche, tout comme le bon samaritain : “lequel s’est fait le prochain de l’homme blessé ?” C’était la question finale posée par Jésus à la fin de la parabole du bon samaritain EH