Reviens vers nous, Seigneur !
Premier dimanche de l'Avent
Isaïe 63 16-17 et 64 2-7 ; 1 Corinthiens 1, 3-9 ; Marc 13, 33-37
Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais ! Ces quelques lignes du prophète Isaïe adressées à Dieu peuvent exprimer le sentiment de désespérance quand rien ne va plus, quand le monde semble à la dérive et nous emporter dans un tourbillon à nous donner le tournis. Ah ! si tu venais nous visiter ! Tu nous avais caché ton visage… montre-nous ton visage et nous serons sauvés !
Voici donc l’ouverture de l’avent en forme de prière et de parole prophétique. Prenons donc le temps de nous arrêter, de regarder la surface de globe terrestre, de la présenter au Seigneur. Nous avons bien des raisons de nous attrister devant la violence et la méchanceté humaines qui font souffrir. Nous avons bien des doutes sur l’aptitude à vouloir et faire le bien. Nous mesurons aussi les aptitudes humaines à développer des activités humaines au service de tous. Les sciences et les techniques, la médecine et les communications : devant tant de possibles, pourquoi tant d’impossibilités ? Bien sûr il ne suffit pas d’attendre que tout vienne de Dieu, mais on peut toujours souhaiter qu’il vienne, qu’il revienne : “reviens, pour l’amour de tes serviteurs” disait Isaïe. Dans le nôtre Père Jésus aussi propose : “Que ton règne vienne…” Cette expression est déjà, pour celui qui prie, une manière de signifier qu’il en a le souci, qu’il accepte de veiller pour que vienne ce Règne.
Avent, temps de l’attente, mais aussi temps de l’espérance. Encore faut-il veiller, être en éveil, actif, prendre sa part de travail comme il est dit du serviteur en Marc ch.13. Il nous invite à considérer ce temps présent comme un entre-deux, entre la première venue du Seigneur, et son retour : qu’il revienne à midi ou à minuit, au soir ou au chant du coq, heureux ce serviteur que son maître trouvera éveillé… mais cette conclusion n’est pas de Marc, c’est Matthieu au ch. 24. Nous pouvons espérer avec Matthieu entendre cette parole d’accueil de la part du Seigneur. Pour cela il nous faut être actifs et vigilants. Or, l’attente dans la durée risque de nous entraîner sinon à la paresse tout au moins à l’affadissement de nos réflexes.
Paul invite ses chrétiens à tenir fidèlement jusqu’au bout… Dieu nous a appelés à vivre en communion avec son Fils Jésus-Christ. Ne désertons donc pas les chemins de l’homme que le Christ a fréquenté assidûment, chemins de Galilée où l’homme pouvait désespérer. Mais la rencontre avec ce Jésus de Galilée leur a donné, redonné la vie, la vie en abondance. C’est sans doute pour cela aussi que le pape François nous invite à sortir de nos habitudes, “sortir de son propre confort et avoir le courage de rejoindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Évangile”.
Heureuse préparation à Noël, ce temps où Dieu vient nous visiter. EH