Paix à cette maison !

14ème dimanche ordinaire

14ème dimanche ordinaire

Isaïe 66, 10-14 ; Galates 6,14-18 ; Luc 10, 1-20

 

Les quelques lignes d’Isaïe que nous lisons ce dimanche font partie du “troisième Isaïe”, Iivre qui annonce la restauration d’Israël. Après la destruction sous Nabuchodonosor les  survivants restés en Juda n’avaient que leurs yeux pour pleurer et un certain nombre d’exilés n’osaient espérer un retour. Pourtant c’est bien ce que promet cette partie du livre d’Isaïe, de la part du Seigneur. On remarquera que les paroles de consolation s’adressent surtout aux femmes et aux enfants. Que sont devenus les hommes ? Les historiens évoquent la férocité des assyriens, ces lointains prédécesseurs de Daesch. Il ne devait pas rester beaucoup d’hommes après les massacres, les destructions et la déportation.

 

Après les disparitions de 14-18, les campagnes et les villes étaient emplis de femmes et d’enfants. On parle des lendemains comme “période d’entre deux guerres”, puis après 39-45 de reconstruction. Bien sûr, avec Isaïe on =peut se réjouir du temps nouveau qui se profile. Que penser à propos de la Lybie, de Boko Aram, du Soudan, de l’Erythrée, de la Somalie et de quelques autres lieux où l’homme se déchire et sème la mort comme au temps de Caïn et Abel… Isaïe, de la part du Seigneur ose proposer des lendemains de fête et en donne l’espérance à ceux qui sont encore là. Sans doute faut-il nous aussi espérer des lendemains de paix, de justice, d’abondance, et que cela peut être un don du Seigneur. C’est le moment de nous souvenir du chant : “ Fais venir ton jour…” Ce sera une des paroles de l’évangile selon Luc, ce dimanche.

 

Mais ces prédicateurs ardents défenseurs du retour au passé, du “comme avant” sont fustigés par Paul, et plus encore ceux qu’il avait convertis et orienté vers la confiance en Jésus, doux et humble de cœur ! Ce qui compte, c’est d’être une créature nouvelle, par le baptême reçu. Il faudrait relire le début de la lettre, où Paul accuse ces Galates d’abandonner l’enseignement reçu, d’être stupides… A cette occasion, même l’apôtre Pierre subira les foudres de l’apôtre des nations… c’est peu dire sur l’ardeur de Paul pour défendre ce Jésus qu’il a découvert sur le chemin de Damas, qui fera de l’avorton l’apôtre des nations.

 

L’évangile, tout comme dimanche dernier nous invite à entendre l’appel à la mission. On remarquera qu’ils ne sont pas douze, mais soixante douze… Beaucoup ont répondu à l’appel. Les paroles ne sont pas des paroles de malédiction, de condamnation, ais des annonces de paix, de venue du Règne de Dieu comme très bonne nouvelle. Ces paroles positives ressemblent étrangement à celles du pape François, qui invite les chrétiens à savoir demander le pardon et la réconciliation envers ceux que l’on a condamné et rejetés, à commencer par les homosexuels.

 

Il n’est pas sûr qu’après les manifestations contre le mariage pour tous, les bons catholiques de retour de Paris soient prêts à accorder leur miséricorde envers ceux qui ne pensent ni ne vivent comme. Eux. C’est un pape dérangeant, tout comme Jésus le fut que nous sommes appelés à suivre. Prenons le temps de regarder les relations de Jésus avec les pauvres gens des villages et des bourgs, qui se savaient condamnés par les élites et qui découvrent en Jésus un Dieu qui donne et qui pardonne. C’était la Bonne nouvelle du Royaume que proclamait l’évangile. Il n’y avait pas encore les “anathéma sit” qui ponctuaient chaque paragraphe des textes des conciles, excepté ceux de Vatican II, que d’aucuns semblent regretter ! Abbé E. Hennart