Ce peuple m'honore des lèvres...

22ème dimanche ordinaire

Dimanche 2 septembre   22ème dimanche ordinaire

Deutéronome 4, 1-2 et 6-8.  Jacques 1, 17-27 ; Marc 7, 1-8 et 14-23

Après une longue éclipse de plusieurs semaines, nous voici à nouveau à lire la continuité de l’évangile de Marc. Le chapitre 7 dont nous lisons quelques extraits rapporte quelques discussions de Jésus avec les pharisiens, au sujet de réglementations juives, par exemple sur le pur et l’impur concernant la nourriture ou la vaisselle. Pendant ce temps, une femme étrangère attend à la porte. Ce qu’elle a à demander à Jésus est bien plus important que ces discussions entre professionnels de la religion.

 

Le Christ lui-même se rend compte de la vacuité des discussions avec les pharisiens puisqu’il leur dit : Ce peuple m’honore de lèvres mais son cœur est loin de moi ; c’est en vain qu’ils me rendent un culte, car les doctrines qu’ils enseignent ne sont que préceptes d’hommes”.

 

Cela me donne à penser aux propos du week-end concernant le pape. Alors qu’il vient pour le congrès mondial de la famille, le seul sujet qui est abordé est celui de la pédophilie, souvent en rappelant que ces fiats datent de 40 ans au moins, mais on passe sous silence l’attitude de Jean-Paul II qui a refusé de voir en face la difficulté, malgré les observations du cardinal Ratzinger. N’y a-t-il pas une certaine vacuité dans les débats qui ont empli les ondes et les journaux. Quelle place y a-t-il eu, cette semaine, sur les questions sociales, sur les questions de l’avenir de la Planète.

 

Comme au temps de pharisiens, de quoi veut-on causer dans les cercles qui entourent le pape ? “Ce peuple m’honore des lèvres, mais le cœur est loin de moi” ! Ces paroles d’il y a 2.000 ans peuvent résonner de la même manière à cause des enfermements actuels.

 

Il faudrait aussi relire ce que rapporte Matthieu au ch. 23, les critiques contre l’ensemble de la caste des officiels du Temple. Peut-être n’est-ce pas un hasard qui Marc situe l’un à la suite de l’autres les deux dialogues, le premier envers les professionnels du Temple, le second avec cette femme, au cours duquel il mettra à égalité les fils de la maison et les petits chiens qui errent sous la table. Si l’on a encore souvenir de la dernière tranche de Jean, dimanche dernier, on se rappellera aussi que la plupart des gens qui accompagnaient Jésus l’ont abandonné : “ce langage est trop dur” avaient-ils dit. A nous de préciser en quoi ce langage est trop dur. Saint Jacques, dans la seconde lecture, invite à mettre à l’unisson nos paroles et nos actes : est-ce trop dur ? Dans la première lecture, du Deutéronome, nous avons aussi les commandements et prescriptions. Le peuple qui a suivi Moïse au désert est fier d’avoir choisi le Seigneur. Ils ont célébré la nouvelle alliance au moment où ils sont sortis de cette étape au désert. Josué les a invités à renouveler leur fidélité à Yahvé. C’est cela que nous rappelons à chaque eucharistie : le renouvellement de l’alliance, de la communion avec le Dieu de Jésus-Christ. Emile Hennart