Pierre, Viens, suis-moi
3ème dimanche de Pâques
Dimanche 10 avril 3ème dimanche de Pâques
Actes 5, 27-32 ; Apocalypse 5, 11-14 ; Jean 21, 1-19.
L’Evangile de Jean comporte un post-scriptum rédigé par un dernier rédacteur-éditeur de l’évangile. Nous y trouvons la rencontre de Jésus avec ses disciples au bord de lac, après une pèche qui n’avait rien de miraculeux. De cet épisode nous ne retenons que le second lancer, qui lui ramène beaucoup de poissons dans les filets. Sans doute peut-on imaginer les premières annonces concernant Christ, mort et ressuscité et qui n’auraient pas rapporté beaucoup d’adeptes… Ce chapitre 21 se conclut avec un face-à-face entre Pierre et Jésus où il est fait écho des trois reniements de Pierre. Dans ce même épisode est fait échos de l’autre disciple. De ces discussions fort utiles, on retiendra la conclusion de ces discussions par Jésus : “pour lui, que t’importe ? Toi, viens suis-moi”. Lors des premières rencontres des disciples avec Jésus, il n’y a pas cet appel “viens suis-moi”, il y a seulement l’invitation du baptiste à aller à la rencontre de l’agneau de Dieu. (Jean ch.1). Il leur faudra tout le chemin d’évangile avec Jésus jusqu’à la tombe et leur retour à la maison pour que les disciples se mettent en route… et les femmes de ‘évangile ne furent pas peu partie prenante de leur décision.
Les apôtres ont du ruminer un certain temps sur les évènements pour que germe la lumière en eux. Il semble en effet que les apôtres soient retournés à leurs activités habituelles. Nous risquons de retenir comme explication à leur début de vie missionnaire au dernier miracle de la pêche miraculeuse… Cela nous évite de penser aux cheminements intérieurs : celui des disciples d’Emmaüs le soir même, celui de Thomas, huit jours plus tard, sans oublier les doutes persistants de plusieurs d’entre eux, aux dires de Matthieu en fin de son évangile (Mt 28 17).
L’épisode raconté ce jour nous invite à voir la démarche personnelle de Pierre. Démarche personnelle car toute conversion, toute entrée dans le dynamisme de Jésus suppose une démarche personnelle, un peu comme l’aveugle-né à Jérusalem ; C’est bien parce qu’il a été interpellé personnellement qu’il a répondu “je crois”. Ainsi en est-il de toute conversion de toute mission… si elles sont accompagnées par une multitude de personnes, il y a ce moment personnel de la réponse. Ainsi en est-il des catéchumènes baptisés dans la nuit de Pâques, ainsi en est-il de chacun. La force des disciples, ils la puisent dans le repas partagé entre eux et avec le Seigneur : Le pain et le poisson sont apportés par Jésus, mais les disciples sont invités à apporter leur propre pêche, leur propre participation.
En méditant cette fin d’Evangile, nous découvrirons que nous aussi sommes invités à devenir participant, comme Pierre, à la suite de Pierre pour que le nom de Jésus puisse être entendu et reconnu. C’est ce même Pierre que nous avons entendu lors de la première lecture, il affirme qu’il ne peut pas se taire : nous sommes les témoins de tout cela.
Cette continuité, je la vois quand des membres d’une équipe d’ACO invitent des amis, et quelques jeunes pour exprimer ce qu’ils vivent au présent. Différentes galères seront exprimées. Mais ce qui est le plus affirmé c’est leur envie de se battre pour leur vie, pour en sortir : espérance… Ce n’est pas le nom de Jésus, mais ça y ressemble. Abbé Emile Hennart