Pleurer sur Jérusalem
33ème dimanche ordinaire
Malachie 3, 19-20 ; 2 Thessaloniciens 3, 7-12 ; Luc21, 5-19.
L’Evangile de ce dimanche évoque la prière, les pleurs de Jésus devant Jérusalem, annonçant l’effondrement de ses belles constructions.
Méditant, cette semaine, devant les murailles actuelles de Jérusalem, évoquant la résistance juive et la destruction par l’armée romaine, je ne peux m’empêcher de penser à la bataille de Mossoul, ou celle d’Alep, et l’armistice de 14-18 et les destructions… Combien de guerres ont ainsi détruit et humilié des peuples. J’ai aussi rappelé le texte du Cardinal Etchegaray dans son ouvrage “ ‘homme à quel prix”. Car il ne suffit pas d’évoquer Jésus en prière, il faut y associer toutes celles et ceux qui en subissent l’horreur. Le cardinal évoquait le conflit israélo-palestinien. Il nous faut à notre tour évoquer ce conflit en Israël, mais aussi Daech et d’autres guerres qui ne sont pas d’abord des conflits de religions, mais les fruits de la bêtise humaine et de la volonté de nuire au prochain au nom de folles idées.
Dns les lignes qui suivent, en Luc 13,34, sont évoquées d’autres paroles de Jésus qui peuvent encore être entendues aujourd’hui : “Que de fois j’ai voulu rassembler tes enfants… mais tu n’as pas voulu !”. Mais tu n’as pas voulu. La guerre n’est pas voulue par Dieu mais par l’homme qui se refuse au sentiment de compassion, de fraternité et de partage. Jean-Paul II dans ses messages pour la journée de la paix du 1er janvier a plusieurs fois insisté sur le nécessaire développement pour qu’une réelle paix puisse s’installer. Sur les pas de Jésus en Terre sainte, j’ai pu méditer sur les choix qui ont fabriqué des haines tenaces : Le président Bush détruisant l’Irak, L’empereur Guillaume II qui fait casser la muraille de Jérusalem, porte de Jaffa, pour y entrer avec “son carrosse” ; et que dire des alliances pour créer artificiellement des frontières dans le désert d’Arabie et de Syrie. Il faudrait encore rappeler les alliances avec l’Arabie saoudite pour le “partage du pétrole ! Pleurer sur Jérusalem, c’est aussi pleurer sur la misère du monde d’hier et d’aujourd’hui ou la haine, la vengeance et le profit de quelques-uns ont présidé aux destinées du monde.
“Tu n’as pas voulu”, ce peut être notre méditation au moment de rappeler l’armistice, mais aussi bien d’autres conflits. Tu n’a pas voulu : Seigneur apprends-nous, apprend les dirigeant à vouloir rassembler plutôt que diviser ou vouloir régner sur…
Si l’on écoute l’apôtre Paul, dans la seconde lecture, nous le voyons mettre en garde les Thessaloniciens au moment où se développent certaines pseudo pratiques religieuses autour de la nourriture ou l’absence de nourriture. Pour attendre le jour du Seigneur nous n’avons pas à vivre artificiellement dans le jeûne ou l’ignorance de la volonté du Seigneur, mais à mordre la vie à pleine dents… Sinon pourquoi parler de la multiplication des pains et du pain partagé qui furent proposés par le Christ ? A nous de choisir nos dirigeants, au moins ceux qui souhaitent le partage et l’unité plutôt que la division. EH