Pourquoi admirer ces belles pierres du Temple saint !

33ème dimanche ordinaire

Malachie 3, 19-20 ; 2 Thessaloniciens 3, 7-12 ; Luc 21, 5-19.

 

Les disciples admirent le Temple de Jérusalem en pleine restauration grâce aux nombreux ouvriers du roi Hérode. Mais Jésus vient leur couper le souffle admiratif : “De tout cela il n’en restera pas pierre sur pierre. Tout sera détruit. Bien sûr quand Luc rédige son évangile, il sait de quoi il parle, puisque la ville et le Temple ont été détruit. Mais Luc précise aussi que ces disciples sont appelés à porter témoignage à Jésus et, pour cela, ils seront arrêtés et persécutés. Pour eux, ce seront des temps difficiles où ils seront rejetés comme le fut Jésus. Ces annonces de Jésus surviennent à Jérusalem, peu de temps avant son arrestation, sa condamnation et sa mort.

 

Nous sommes à la fin du parcours liturgique de l’année C. Dimanche prochain nous fêterons la reconnaissance de Jésus comme Roi de l’univers. En attendant le dernier jour, nous sommes appelés à porter témoignage… mais qu’est-ce que cela peut signifier, dans un monde qui semble indifférent, voire hostile aux religions et à l’Evangile. La laïcité est-elle une forme d’hostilité au monde des chrétiens… C’est ce qui semble déclamé par les acteurs de la République française, au point que Jean Baubérot, historien et grand penseur de la laïcité s’en émeuve : « La laïcité n’a pas pour fin la neutralisation du religieux dans la sphère publique ».

 

L’Islam a tué nombre de chrétiens : on oublie les Coptes : ce sont des chrétiens d’Egypte dont plusieurs églises ont été ravagées… on n’en parle pas. On peut se souvenir du père Hamel assassiné en juillet 2016. Faut-il évoquer le Burkina Fasso ou la RDC ? En différents lieux du monde des chrétiens souffrent et meurent à cause de leur foi en Jésus-Christ. “Veillez et priez car vous ne savez ni le jour ni l‘heure”, dit encore Jésus.

 

Cependant la liturgie de ce dimanche ne prêche pas la catastrophe. Si l’on a beaucoup insisté sur le jour de colère que le jour de Dieu (Dies irae…) on a oublié de parler du soleil de justice qui paraitra. Il faudrait aussi relire quelques passages de l’Apocalypse où les témoins paraitront dans la lumière de Dieu. Nous sommes donc dans le temps de l’attente qui est aussi un temps de discernement. “Prenez garde de ne pas vous laisser égarer”, précise encore l’évangile de ce dimanche. Nous entendons parler de créationnistes, ou de prédicatrice attitrée du président des Etats-Unis. La recherche et les études bibliques ont progressé depuis deux cents ans afin nous ayons une lecture de notre temps et non pas fixiste comme au temps de Fénelon. Le pouvoir royal lui donnait sa bénédiction et rejetait les premiers exégètes (Richard Simon) qui interrogeaient la manière de lire les textes.

 

On peut tout faire dire aux Ecritures, le pire comme le meilleur. Un exemple nous vient de la seconde lecture où Saint Paul interroge les Thessaloniciens sur leur compréhension des Ecritures où certains arrêtaient de travailler parce qu’ils interprétaient les Ecritures comme annonce de la fin des temps. Les prenant au mot, Paul précise que, s’il en est ainsi, qu’ils arrêtent de manger ! Allons donc relire la fin de cette lecture (2 Th, 3, 11-12) et ne menons pas une vie déréglée, mais en témoin du Christ mort et ressuscité. Abbé Emile Hennart