Je ne te prie pas de les retirer du monde, mais...

7ème dimanche de Pâques

Actes 1, 15-26 Choix de Matthias ;  1 Jean 4, 11-16 : demeurer dans l’amour ; Jean 17, 11-19 : la prière de Jésus pour les disciples.

 

La prière de Jésus pour ses disciples mérite un peu d’attention. En particulier quand Jésus évoque le rapport de la communauté au monde. “Je ne te demande pas de les retirer du monde, mais de les préserver du mal”. Une certaine spiritualité a voulu y deviner que Jésus y parle de vouloir séparer l’Eglise du monde. Cela expliquerait une allergie certaine de certains courants que rejette la volonté du pape Jean de faire qu’Eglise et monde puisse entrer en dialogue.

 

Le mot monde revêt plusieurs sens en Jean. Tout d’abord, “le Verbe est venu dans le monde, ce monde fait par lui…” cela invite à la prudence avant de décréter que le monde est mauvais… alors qu’il a été voulu et créé par le Verbe. Le Verbe est venu y porter la Lumière… Beaucoup de l’ont pas reçue, mais ceux qui l’ont reçu deviennent enfants de Dieu. C’est une théologie-spiritualité de la liberté. C’est cette théologie en conséquence, qui oriente la mission des baptisés, des fils de Lumière : il leur revient de porter à leur tour da Lumière de Jésus pour que le monde en soit illuminé.

 

Il est heureux de voir l’insistance du pape, du synode provincial quand ils invitent les chrétiens des paroisses à “aller vers”, à porter l’amour du Christ et sa lumière aux confins de la terre. Comment faut-il comprendre que les pasteurs aient l’odeur de leurs brebis s’ils ne vivent pas avec elles, proches d’elles ? Une bergerie bien aseptisée évite les risques de contagion, mais est-elle encore une bergerie ? Quand les pèlerins visitent la bergerie de Bethléem, on leur donne bien des explications pour se remettre dans le contexte de l’époque… ais il y manque toujours l’odeur des bergers et de leurs moutons. Pourtant Marie a dû humer leur parfum, les anges aussi…mais nous autres, au 20ème siècle, que percevons-nous de la fréquentation de jésus avec les petites gens, les gens dont la réputation les précède ?

 

Ce 7ème dimanche de Pâques entre ascension et Pentecôte est l’occasion d’une bonne révision de vie sur notre proximité avec es bien-aimés de Jésus. Les conditions pour appartenir au groupe des disciples ne sont pas extraordinairement exigeantes. Pierre les rappelle au moment de choisir le douzième, Matthias : avoir vécu avec Jésus et les autres disciples pour devenir témoins de sa résurrection. Témoin de sa résurrection, c’est une expression qui caractérise l’attitude des disciples. Ce n’est pas d’abord une question de connaissance, ni une question d’éthique mais l’affirmation que là où a régné la mort, où Jésus est passé, là le Père peut redonner la Vie de son fils. Le croyons-nous ? Le vivons-nous selon l’esprit que St Jean rappelle dans sa première lettre : “Puisque Dieu nous as tellement aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres.”?  EH