Progresser dans la confiance
11ème dimanche ordinaire
Ezéchiel 17, 22-24 ; 2 Corinthiens 5, 6-10 ; Marc 4, 26-34
Les paraboles du Royaume que Marc rapporte à propos de Jésus sont moins détaillées qu’en Matthieu. L’accent principal porte sur la certitude que le règne de Dieu, comme une semence portée en terre, portera du fruit. Ce que l’Ecriture propose, ce n’est pas une méthode zen pour conduire notre existence au milieu des vicissitudes du monde.
Il y est question de Royaume et de l’annonce de la Bonne Nouvelle (de l’évangélisation). La parole de Jésus est comme une semence qui pousse et porte du fruit. Il était nécessaire que les disciples et, à leur suite, les premiers chrétiens entendent cette parole de confiance. En effet, les premières communautés chrétiennes, tout comme les disciples, se rendaient bien compte des hostilités, des refus et des conflits qui pouvaient faire dépérir le Royaume et de rendre inutiles toutes leurs paroles et actions pour proclamer le Christ vivant. Leur foi et leur confiance repose sur les paroles de Jésus qui emploie des images tirées de la nature. Ils ne connaissent pas d’avance le résultat. Autre élément de notre méditation: les paraboles laissent entendre que cette croissance ne dépend pas d'abord de notre énergie à la faire grandir. La semence croît grâce au dynamisme qui est en elle. Croyons-nous que l'Evangile porte en lui-même l'énergie qui attire et fait grandir? Cela peut nous aider dans la léditation qui suit.
Aujourd’hui encore, notre Eglise connait des remous : que ce soit l’indifférence, les replis à l’intérieur d’elle-même, ou les situations de conflits. Pour certains les propositions de changement apparaissent comme des obstacles. Pourtant comme le rappelle notre évêque à propos de la catéchèse (Eglise d’Arras n° 12-1012, “La perfection est rarement acquise dès le point de départ. Elle demande du temps, de la concertation et des aménagements. e note, cependant, l’intérêt manifeste de nombreux partenaires d’âges différents qui se réjouissent de l’expérience chrétienne, rendue plus facile par la démarche préconisée”.
Il nous appartient donc de semer, comme l’ont fait les apôtres et les premiers chrétiens. C’est la longue Tradition chrétienne d’avoir su trouver les moyens pour semer et faire croître le Royaume. C’est aussi la nécessité de croire et d’oser espérer contre toute espérance. Il n’y a pas d’âge pour semer et pour planter, contrairement à ce qu’affirme la fable de La Fontaine. Si ce n’est pas pour nous, c’est pour la génération future.
Abbé Emile Hennart